La bibliothèque communale d’Aïn El hammam, à cinquante kilomètres au Sud-est de Tizi-Ouzou, a abrité samedi dernier, une conférence-débat menée par des animateurs d’avril 1980.v Said Khellil, Said Boukhari et Said Doumane étaient attendus, samedi, vers dix heures trente, par une assistance moyenne estimée à une soixantaine de personnes qui avaient pris place, dès dix heures, dans la salle. Après un bref aperçu donné par un organisateur, de la morosité ambiante à Aïn El Hammam qui souffre du manque de tels événements, la parole fut donnée aux hôtes de l’ex-Michelet. C’est à Said Boukhari qu’est revenu l’honneur de s’adresser au public, dans un exposé qu’il s’est proposé d’«abréger pour ouvrir, par la suite, un débat sur la question berbère». Il dira en substance qu’«on poursuivra ce que les autres ont entamé avant nous, et que nos enfants perpétueront, on l’espère, d’une manière scientifique». Il développera, par la suite, son exposé par des rappels historiques sur la question berbère. Il citera les partis PPA, MTLD, l’étoile Nord Africaine, avant d’enchaîner succinctement sur la crise berbère de 1949. Au passage, il n’oubliera pas de citer le rôle de l’académie berbère, ou encore celui des chanteurs engagés et de la JSK, dans l’éveil des consciences. «Toujours, dans le même cadre, il rappellera l’origine du 20 avril 1980, tout en mettant en relief le combat de Mouloud Mammeri pour Tamazight, avant de passer la parole à M. Doumane said qui déclarera tout de go : «Nous témoignerons de ce que nous avons vu et vécu». L’orateur comme son prédécesseur, reviendra sur la question de Tamazight dans la constitution, ajoutant que «sans sa (thamazight) prise en charge par l’Etat, qui doit mettre les moyens matériels et humains nécessaires, elle est condamnée à mourir». C’est à Said Khellil dont l’intervention a précédé les débats, que revient l’honneur de clore la conférence. Il évoquera «Tamazight di lakoul», arrachée avec le sacrifice d’une année de boycott scolaire et le cheminement de notre langue, à travers les multiples combats engagés par différentes générations. Quant aux intervenants, lors des débats qui ont duré près d’une heure, ils ont axé leurs questions sur le 20 avril et le printemps noir, principalement. Notons que le public aurait été plus nombreux si l’événement avait fait l’objet de beaucoup de publicité. Des citoyens, rencontrés en ville nous ont avoué ne pas avoir été informés de la conférence, à laquelle ils auraient assisté de bonne grâce, ne serait-ce que pour «discuter avec les conférenciers» qui semblent jouir d’une grande estime à Aïn El Hammam.
A.O.T.
