Il était une fois les salines de Belayel

Partager

Le village de Belayal est très connu pour ses salines artisanales, situées à Tamellaht, à une dizaine de kilomètres.

Ce gisement naturel de sel tombe, actuellement, en désuétude, et il semble qu’il ne fait plus vivre les sauniers ou paludiers (ouvriers qui récoltent le sel) qui y travaillaient jadis par dizaines. D’après ce que nous avons appris, seul un vieil homme tente, vaille que vaille, de redonner un semblant d’activité à cette saline, en effectuant cahin-caha, ces gestes rituels de ramassage d’un sel sans iode. Et c’est cela qui a donné le coup de grâce à ces salines, où le sel produit n’est pas enrichi en iode, ce qui a amené les consommateurs à lui « tourner » carrément le dos. En conséquence, le sel de Belayel, qui faisait autrefois la renommée du village, ne fait plus recette depuis l’introduction de ce « maudit » sel d’iode dans le sel industriel utilisé par les ménages. Aujourd’hui, les salines de Belayel peuvent devenir un haut lieu de tourisme des montagnes, si la population de ce grand village le réclamait, car en plus des bassins artisanaux aménagés en terrasses qui donnent plaisir à voir, il y a la nature féerique qui entoure tout le site. Il faudra vraiment que les autorités locales et les habitants du village Belayel s’impliquent pour classer ce site comme patrimoine matériel national avant qu’il ne soit complètement perdu. Pour revenir un peu au quotidien des habitants du village de Belayel, celui-là est loin d’être rose, pour la simple raison qu’il y est recensé une kyrielle d’insuffisances. Peuplé par environ 1 500 habitants, le village de Belayel est niché sur une colline, entourée de pitons et de reliefs rocheux. Situé à 25 kms du chef-lieu communal, ce village est assujetti à l’isolement, car le transport de voyageurs accuse un certain manque. Mais le point le plus crucial dans tout cela, c’est la pénurie de l’eau potable sur les réseaux de distribution de l’AEP. Les villageois souffrent le martyre pour avoir de l’eau courante dans leurs maisons, c’est devenu pratiquement un luxe pour eux! L’énergie électrique connaît aussi quelques « palpitations », où, à ce jour, il existe encore des habitations qui ne sont pas raccordées au réseau de distribution de l’électricité! Le gaz naturel brille, également, par son absence. Le constat pour le chemin qui mène vers ce patelin, long de 25 kms, est peu reluisant, du moment qu’il est étroit, et jalonné de nids-de-poule et de crevasses. Sur le plan jeunesse et loisirs, il n’y a vraiment pas de quoi pavoiser, étant donné que le village est loin de constituer l’endroit idéal pour les jeunes, qui ne trouvent pas où combler convenablement leur loisir. À part le café du village, les bois, la place publique, les jeunes n’ont pas d’autres endroits où aller. Ils ne demandent que leurs droits de disposer d’un foyer de jeunes, d’un stade et de terrains de proximité.

Syphax Y.

Partager