La culture en veilleuse !

Partager

Le vide culturel qui sévit dans la localité de Chemini semble s’inscrire dans la durée. Évoquer aujourd’hui le volet culturel dans cette daïra, c’est retourner inévitablement aux anciennes romances du terroir de cette région, sans oublier bien sûr son riche patrimoine tombé en désuétude. Les hommes de culture et autres restent sur leur faim dans une région qui n’a rien à envier à d’autres localités. Et comment peut-il en être autrement, lorsque les activités culturelles sont réduites à la portion congrue dans leur plus simple expression. Les activités culturelles, organisées sporadiquement, sont loin de redorer le blason des Ath Waghlis et des Ath Mansour. Au chef-lieu de daïra, la maison de jeunes est dans une somnolence qui frise l’insulte. Et pour cause ! Cet établissement se limite à la célébration d’une infinitésimale poignée de fêtes, nationales et régionales. Outre ces dates, une léthargie culturelle couve cette commune composée de plus de 25 villages. Au demeurant, c’est comme si la morosité du quotidien s’était substituée à la culture dans cette ville, où tout semble mort. Toutes les composantes de la culture sont inscrites aux abonnés absents, excepté certaines associations qui, par leur esprit d’initiative et leur courage, activent un tant soit peu pour donner une nouvelle impulsion à la culture en multipliant les activités, dont certaines ont connu un vif succès. Les associations Azaghar Tidjounane, Agraw du village Takhlidjt,…se démêlent afin de tenir en veille ce qu’il y a lieu de retenir dans le cadre de certaines activités, telles que le nouvel an berbère, Tafsut, le printemps berbère,… A côté de ces associations, de nombreux jeunes talents somnolent en l’absence d’une réelle prise en charge. Cet état de faits et par la force du temps, les a amenés à s’éloigner de l’univers culturel. Mais cet élan formidable desdits mouvements associatifs sont souvent stoppés net pour une raison qui demeure aujourd’hui obscure, et tous les efforts fournis par ces jeunes aux côtés de certaines associations sont partis en fumée, ce qui ouvre la voie à certains opportunistes et autres «scénaristes», qui ont vite «asservi» le champ culturel. Les jeunes, livrés à eux-mêmes, voire abandonnés, sont partis pour ne plus revenir. Il en a été de même pour de nombreuses associations dont les membres ont jeté le tablier parce qu’ils ne pouvaient plus travailler dans l’anarchie et le laisser-aller. Dans cette tourmente, «les activités culturelles» se confinent dans les estaminets occasionnels, à la grande déception des gens qui aiment la culture. Malheureusement, ce dernier est bel et bien tombé en décrépitude il y a belle lurette. Dans la localité de Sidi-Aïch, le constat est similaire à celui de Chemini. Il est loin le temps où ces villes étaient un véritable pôle culturel; et pour flatter l’orgueil local, certains n’hésitaient pas à dire qu’elle est la capitale culturelle de la wilaya de Bgayet. Aujourd’hui, c’est le désert ! La monotonie semble dans la durée, suppléant ainsi à la culture qui n’a de cesse de rétrécir comme une peau de chagrin.

Bachir Djaider

Partager