Les conditions de vie des réfugiés subsahariens et syriens empirent de plus en plus sans que rien ne soit fait. La situation est plus que préoccupante.
La crise multidimensionnelle, à dominante sécuritaire, a plongé les pays voisins, le Mali et le Niger, dans une instabilité précaire, dont les premières victimes sont les familles déshéritées. Cette situation a entraîné un mouvement migratoire sans précédent, fuyant ainsi la guerre et la misère. Ce départ massif s’est conjugué par une «invasion» des pays voisins, comme l’Algérie, le Burkina Faso et la Mauritanie. La situation humanitaire précaire de larges franges de la population qui se sont réfugiées en Algérie, n’est guère rassurante. Ces derniers mois, des dizaines de familles syriennes ont investi les axes routiers, notamment la RN26, faisant la manche à longueur de journée. Pancartes à la main où sont inscrits des messages à la clémence pour interpeller les automobilistes, sont devenus des scènes courantes dans le paysage algérien. Au milieu d’une circulation inextricable, en sus, un bruit tonitruant des moteurs, ces familles réduites à la mendicité font face au regard, souvent indifférent et méprisant, des passants. Sous une chaleur suffocante, des femmes syriennes avec des enfants en bas âge font le pied de grue dans l’espoir de glaner quelques pièces de dinars pour pouvoir apaiser un tant soit peu leur faim. Le regard effarouché ces «mendiants» ne savent plus à quel saint se vouer, d’autant plus que la situation de leur pays est loin d’être rassurante et n’inspire guère à un retour au calme. Dans ce décor de misère et d’impécuniosité d’autres drames viennent s’ajouter à ce triste sort. Une ribambelle de réfugiés Subsahariens fait la manche sur les trottoirs des importantes villes de Bgayet, notamment à l’entrée de la ville des Hammadites, à Bir Esselem, à l’Edimco, Aamriw,… Des mères esseulées, avec seul bagage des enfants en bas âge, quémandent en longueur de journées sous un soleil de plomb et des températures étouffantes. Fuyant la famine et la guerre, ces réfugiés ont trouvé refuge en Algérie, dans différentes villes. Vêtus de nippes et assis à même le sol, ces mendiants partagent les trottoirs avec d’autres familles syriennes et des va-nu-pieds algériens. Une scène de désolation qui réduit ces êtres humains au ras des pâquerettes. Un décor auquel s’acclimatent les citoyens algériens, dont bon nombre de passants ne prêtent guère attention à ces «nouveaux débarqués». Il faut rappeler que la capitale des Hammadites n’est pas épargnée par l’arrivée en masse de ces réfugiés, ayant pris domicile à chaque coin de rue. Que ce soit aux abords de routes, près des ponts et immeubles, des femmes et enfants n’ont d’autres toits que le ciel, et comme matelas des cartons entassés les uns les autres. Tendre la main en longueur de journées est devenu le funeste quotidien de ces ressortissants que d’aucuns envient.
À quand leur prise en charge efficiente ?
Ils sont toujours dans la tourmente! Eux, ce sont les Subsahariens qui écument les villes situées dans la vallée de la Soummam. Ils sont beaucoup plus présents à Béjaïa et à Akbou. Dans cette dernière ville, considérée comme le deuxième plus grand centre urbain après le chef-lieu de wilaya, les migrants, Nigériens et Maliens, font la manche, en sillonnant les artères de cette ville. Pitoyable et triste est leur sort, surtout ceux qui sont en familles. Livrés à eux-mêmes, les Subsahariens ne trouvent, apparemment, aucune oreille attentive. Faut-il voir dans quel état ils « vivotent », eux qui sont réduits à la mendicité faute de mieux. Des adultes, des femmes et des enfants, en groupes ou individuellement, arpentent les rues de cette grande ville, écuelles en main, afin de s’adonner à la mendicité! Certains occupent des places publiques, d’autres se postent devant les commerces et les supermarchés. Des commerçants zélés les rabrouent en les chassant des lieux. Ces damnés ne subsistent que grâce à la générosité de certaines âmes charitables, qui leur refilent quelques pièces de monnaie, de la nourriture et des habits. Autrement dit, les Subsahariens sont « pris » en charge par les citoyens! Par ailleurs, il y a lieu de souligner que ces migrants ne bénéficient d’aucune prise en charge sur les plans sanitaire et scolaire. Les enfants de ces pauvres damnés ne sont soumis à aucun contrôle médical, et ne connaissent d’école que la rue, où ils « apprennent » à mendier, et à vivre de l’aumône. Un vice qui leur coûtera cher à l’avenir! N’est-il pas temps que les pouvoirs publics donnent un coup de pied dans la fourmilière, en prenant en main cette situation déplorable et inhumaine dans laquelle vivent ces Subsahariens, pour améliorer leurs conditions de « séjour », lequel, apparemment, promet d’être long…?
Bachir Djaider/ Syphax Y.

