La ville envahie par la boue

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C'est une situation apocalyptique qu'a vécue la ville de Tizi-Gheniff, avant-hier, juste après la prière d'El-Asr. En effet, des pluies diluviennes se sont abattues sur toute la région.

Dès les premières gouttes, les habitants ont commencé à déserter le centre-ville parce qu’un grand orage se préparait à l’horizon. En un laps de temps trop court, les ruelles sont transformées en rivières. Les fortes précipitations ont charrié sur leur passage canettes, sachets, cailloux, gravats, bouteilles en plastique… En effet, les automobilistes, qui ont été pris au dépourvu par ces flots d’eau, ont précipitamment bloqué entièrement la circulation automobile d’autant plus que la visibilité était réduite à quelques mètres. L’axe principal menant vers Draâ El-Mizan, à proximité de la pompe à essence, est devenu méconnaissable en raison de la boue mêlée à des détritus de tout genre. « Nous craignons que ce sont les inondations de 2001 de Bab El Oued qui vont nous submerger dans quelques minutes », vociférera un automobiliste qui peinait à quitter la station de service. Ces pluies ont montré les carences en matière d’entretien des avaloirs et des aménagements faits parfois à la va-vite. « Comment se fait-il que pratiquement tous les accès ont été bitumés mais qu’aucun avaloir n’a pu absorber ces quantités d’eau tombées en moins d’une demi-heure ? », s’interrogera ce riverain du siège de la daïra. D’ailleurs, l’axe menant vers cette administration et vers le CFPA s’est transformé en gigantesque flaque d’eau. C’est le même constat dans les autres ruelles de la ville. Le CW107 reliant le chef-lieu aux villages situés au nord n’a pas échappé lui aussi, à cette furie. Là ce sont encore des tonnes de terre charriées par les eaux qui ont bloqué la circulation durant au moins une heure, parce que les fossés sont obstrués par des déchets de tout genre et parce qu’aussi les ouvrages n’ont pu « avaler » les eaux. C’est le déluge partout, notamment, au niveau des chemins communaux menant aux villages. En tout cas, comme tout ailleurs, il faut dire qu’il n’y a aucune anticipation pour éviter des catastrophes. Fort heureusement, le relief montagneux n’est pas favorable aux inondations. Ce n’est pas l’hiver, mais avec les changements de temps sporadiques, il ne faut rien laisser au hasard. On dit souvent qu’il ne faut pas faire confiance à l’eau qui dort. Dans ce cas, il ne faut rien négliger, parce que la colère du ciel est difficile à calmer.

Amar Ouramdane

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