La Journée des sages-femmes passée sous silence à l’EPH

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L’établissement public hospitalier de M’Chedallah a fait l’impasse sur cette journée consacrée, à juste titre d’ailleurs, aux sages-femmes, et ce, malgré le caractère spécifique de ce service des plus sensibles et névralgiques des institutions de la santé publique qui subit une intenable pression de manière discontinue. Lors de notre virée jeudi dernier sur les lieux, nous avions constaté que les sages-femmes vaquaient à leurs tâches quotidiennes comme à l’accoutumée, sans qu’aucun geste d’encouragement et de soutien moral ne soit entrepris à leur égard de la part de leur tutelle, ni encore moins de la part du mouvement associatif, notamment celui qui prétend promouvoir l’émancipation de la femme et de la protection maternelle et infantile. La déception se lisait sur les visages des 11 sages-femmes qui exercent dans cet hôpital et qui font face aux populations de deux daïras M’Chedallah et Bechloul qui frôlent les cent cinquante mille (150 000) habitants avec une moyenne de 30 patientes par jour qui se présentent soit pour accouchement ou diverses prises en charge sur le volet suivi de la grossesse, distribution de la pilule incluse dans le programme du planning familial et espacement des naissances, entre autres. Un corps paramédical qui travaille d’arrache-pied de façon discontinue de jour comme de nuit, et qui subit une intenable pression en étant les premières à être en contact direct tant avec les femmes que leurs accompagnateurs qui arrivent souvent dans un état d’angoisse voire même d’affolement, notamment les primipares dont c’est le premier accouchement qui nécessitent une prise en charge tant sur le volet psychologique que physique. C’est l’un des services qui enregistrent de fréquents dépassements, de la part des accompagnateurs de malades particulièrement, à côté du pavillon des urgences où les agressions verbales et parfois même physiques sont monnaie courante. La pression sur le service maternité notamment durant la saison estivale, est telle que le congé annuel des sages-femmes est réduit à 10 ou 15 jours, du fait du manque d’effectif. Une pression qui commence à baisser d’intensité nous apprend une source proche de ce service, depuis la mise en service du pavillon de la pédiatrie il y a deux ans et le renforcement du service maternité en gynécologues. Voila un corps paramédical qui mérite plus d’égard, d’autant plus que l’hôpital de M’Chedallah qui est pour ainsi dire victime de sa réputation en matière de prestation de service sur tous les volets ne cesse d’enregistrer une affluence croissante de malades hors circonscription et des wilayas limitrophes.

Oulaid Soualah

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