La fonte des neiges tombées abondamment durant l’hiver passé et le retour du climat sec n’étaient pas sans conséquences sur les cours d’eau qui traversent la daïra de M’Chedallah. En effet, exception faite de l’oued Sahel, où les eaux y coulent encore même si avec un débit en baisse par rapport aux mois précédents, le reste des rivières, telles que l’Amarigh (Ath Mansour), l’oued Ouakkour (Raffour), l’oued Sidi Aïssa (Ahnif), l’oued Tiksiridène (Chorfa) pour ne citer que ceux-là se sont asséchés, carrément, ces derniers jours, où aucune goutte d’eau n’y subsiste. À présent, ces rivières ne sont qu’un amas de galets et de sable recouverts de couches de calcaire, signe d’une sécheresse qui ne dit pas son nom. Le soleil a frappé tellement fort ces derniers jours, et puis les sources d’eau qui alimentaient ces rivières se sont taries, ce qui a chamboulé tout cet écosystème, qui se retrouve de plus en plus fragilisé par les rejets toxiques et industriels de l’homme. Ainsi, commence alors cette longue « hibernation » des cours d’eau qui ne sont pas pérennes (ou qui l’étaient il y a quelques décennies seulement). Il faudra attendre la prochaine saison hivernale, si sécheresse il n’y avait pas, pour voir ces cours d’eau reprendre des couleurs et entrer en crues. Sur un autre registre, faut-il souligner l’importance des crues qui surviennent sur les oueds, en ce sens qu’elles permettent de charrier tous les déchets qui s’entassent sur leurs lits. En sus de cela, ces crues permettent également de diluer les eaux usées qui s’y déversent quotidiennement en milliers d’hectolitres, cela sans oublier l’apport en alluvions, en sable et en galets importants, faut-il le préciser, pour protéger la nappe phréatique des infiltrations de matières toxiques comme le lixiviat, lequel est un liquide résiduel dangereux qui provient de la fermentation des déchets dilués dans les eaux. Cette matière peut causer de graves problèmes de santé étant donné qu’elle est le résultat de la décomposition de produits chimiques et organiques toxiques. Et si elle venait à contaminer la nappe phréatique, alors bonjour les dégâts, du moment que toutes les collectivités locales s’alimentent à travers des forages installés sur les berges des oueds.
Y. Samir
