Les retraités dans l’expectative

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Alors que de nombreux médias n’arrêtaient pas de spéculer, bien avant la date du 1er mai passé au sujet du taux de la revalorisation des pensions de retraite, certains annonçant un taux de 2,5% et d’autres celui de 10 à 15%, les principaux intéressés attendaient avec impatience le jour de la fête internationale des travailleurs, espérant entendre de la bouche même du secrétaire général de l’union générale des travailleurs algériens «UGTA», en l’occurrence M. Abdelmadjid Sidi Saïd, l’annonce du taux officiel de la dite revalorisation pour l’année 2016. Malheureusement, la journée du 1er mai passa sans qu’aucune information ne vienne mettre un terme à leur attente. «Durant toute la journée du 1er mai, nous sommes restés cloués devant les écrans de nos téléviseurs et nos oreilles étaient tendues vers la radio, dans l’espoir d’entendre un responsable daigner donner enfin le taux officiel de cette fameuse revalorisation de nos pensions. Mais ce fut en vain. Certains d’entre nous n’ont pas hésité à téléphoner, à plusieurs reprises durant toute la journée, à de nombreux responsables du syndicat qui étaient aux côtés du ministre et de M. Abdelmadjid Sid Saïd, à Oran. Mais à chaque fois, ils leur répondaient qu’aucun mot n’avait été soufflé en ce qui concerne ce sujet», nous ont raconté de nombreux retraités venus à notre rencontre. Au demeurant, tout le monde connaît la situation dramatique dans laquelle vit la grande majorité des retraités. Au fil des ans, en effet, leur pension ne répond plus à leurs besoins, face à l’augmentation du coût de la vie, faisant d’eux une des franges les plus vulnérables de notre société. Avec une pension de 15 000 dinars, parfois moins, nos retraités, qui ont travaillé de longues années durant avec abnégation, certains même dans des postes de responsabilité sont réduits aujourd’hui à subsister avec une pension qui n’atteint pas le montant du SMIG. «Il nous est très difficile d’accepter cet état de fait, alors qu’en tant que responsables, nous avons travaillé dans des conditions très difficiles durant toute notre vie. Nous nous retrouvons, après trente-six ou plus de quarante années de service, à toucher moins de 20 000 dinars, alors que les gens que nous avions recrutés et formés perçoivent le quadruple, voire plus, avec le même grade que nous, lorsque nous étions en service», nous confient ces retraités avec beaucoup d’amertume. Ils ajouteront qu’en réalité un taux de moins de 20% n’apporterait aucune amélioration à la vie des plus démunis d’entre eux, à savoir ceux qui touchent moins de 30 000 dinars. Et leur attente sera encore longue, au moins jusqu’à la tenue de la prochaine tripartite, à la fin de ce mois, pour peut-être enfin connaitre le taux de cette revalorisation tant espérée.

Essaid Mouas

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