Des élus de l’APC s’opposent à une concession CALPIREF

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Un collectif d’élus formant la majorité de l’Assemblée populaire communale d’Oued Ghir proteste dans une déclaration, transmise au wali de Béjaïa, Ould Salah Zitouni, contre une concession accordée à un promoteur dans le cadre du CALPIREF pour la réalisation d’une industrie papetière au niveau du tissu urbain de cette municipalité, sise à la périphérie de la ville de Béjaïa.

Evoquant des «dérives et anomalies» qui auraient entaché cette concession, qualifiée «d’aberrante», ce collectif de huit élus, tout en avançant des raisons juridiques et écologiques, s’opposent «vigoureusement» à ce projet. Ces opposants contestent, au premier lieu, le choix du terrain sur lequel est projeté ce projet, arguant sa non-conformité avec le PDAU intercommunal. «L’inconvénient de cette aberrante concession est que le choix de ce site est inapproprié pour l’implantation d’un projet. D’une part, il est non conforme aux orientations édictées dans le PDAU intercommunal et, d’autre part, il y a violation de la loi 11/10 du 22 juin 2011 relative à la commune, notamment l’article 109 de ladite loi», affirme ce collectif d’opposants audit projet dans leur document. En outre, les signataires de cette déclaration, dont nous détenons une copie, soulignent que le site en question est «situé dans une zone non aédificandi». En termes juridiques, le terrain accordé en concession est soumis, précise-t-on, «à une servitude d’utilité publique de franc-bord par des infrastructures planifiées, conformément à la loi 83-17 du 16 juillet 1983 portant code des eaux, d’abord traversées par des canalisations d’adductions en eau potable desservant le chef-lieu et toutes les localités de la commune, en plus du tracé de l’accès principal reliant le nouveau pôle urbain, qui est projeté pour traverser ce site». En clair, selon ces opposants, l’implantation de ce projet dans le site accordé en concession porterait préjudice, notamment au réseau d’eau potable alimentant le chef-lieu communal. Par ailleurs, ces élus, qui forment la nouvelle majorité à l’APC d’Oued Ghir depuis quelques jours déjà dénoncent «les irrégularités» ayant entaché les travaux de terrassement entrepris par la société bénéficiaire de ladite concession. Les travaux ont été lancés, selon le document adressé au premier responsable de la wilaya, «sans permis de construire, au mépris des dispositions des textes législatifs et règlementaires, notamment la loi 90/29 du 01.12.90, modifiée et complétée par la loi 04/05/ du 14.08.2004, relative à l’urbanisme et l’aménagement du territoire et le décret exécutif 91/176 définissant l’obtention des actes d’urbanisme». Dans ce même sillage, ces élus protestataires soulignent «qu’aucun panneau n’a été apposé indiquant les références d’ouverture de chantier». Abondant dans le même sens, ces élus rappellent au wali de Béjaïa que cette concession contredit ses propres orientations. En effet, le chef de l’exécutif de wilaya aurait promis, selon eux, de réserver ce site à l’extension du nouveau projet du siège de l’APC. «Ces orientations sont consignées sur un PV de constatation lors de votre visite au niveau de la commune d’Oued Ghir», ont-ils rappelé au wali Ould Salah Zitouni. Également, une partie de la superficie de ce site, affirment-ils encore, a déjà fait l’objet d’un choix de terrain pour servir d’assiette à la réalisation d’un projet d’une auberge de jeunes de 50 lits. À ces «anomalies et irrégularités» d’ordre juridique, les rédacteurs de ce document ajoutent d’autres raisons écologiques. Ils estiment que «l’impact de ce projet nuisible sur l’environnement, risquerait d’engendrer des désagréments considérables». Ils craignent aussi «la destruction d’une forêt urbaine, sans aucune autorisation préalable des services des forêts…». Le dernier argument avancé par ces détracteurs pour protester contre cette concession est que le site accordé pour la réalisation de cette industrie papetière est mitoyen du centre de loisir et scientifique d’Oued Ghir, ce qui aura incontestablement, selon eux, «des effets néfastes» et générerait «de graves préjudicies», vu «son incompatibilité».

Boualem Slimani

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