La station de Oued Aïssi, un casse-tête

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Les transporteurs de voyageurs qui occupent habituellement la station de Oued Aïssi ont été empêchés, hier, d’y accéder suite à un mouvement de protestation de la part du concessionnaire qui réclame la sécurité et la mise en place de commodités au sein de la station.

Les problèmes qui minent la station de Oued Aïssi, abritant les transporteurs des régions de l’Est et du Sud-est de la wilaya, maintes fois soulevés, ressurgissent une nouvelle fois et on ne pouvait que s’y attendre vu la précarité de la situation ne pouvant que donner lieu à des actions de protestations et à des réclamations. La station ayant ouvert ses portes «temporairement» aux transporteurs du flanc Est de la wilaya, suite au projet de délocalisation des stations du chef-lieu en dehors de l’agglomération, dans le but de désengorger la ville des Genêts, a finalement été oubliée. Le «temporaire» dure, en effet, depuis près de cinq ans, pendant lesquelles la station a été abandonnée à son sort. Les autorités compétentes ont été plusieurs fois interpelées et même à travers ces mêmes colonnes, le problème a été soulevé sauf que rien n’a été fait. La situation au lieu de s’améliorer depuis l’ouverture de la station, n’a fait que se dégrader et s’aggraver davantage, faisant d’ailleurs réagir l’exploitant, lui-même. Cette fois-ci, en effet, c’est le concessionnaire qui interpelle sur la situation de la gare dite multimodale. Puisque, hier, ce dernier a procédé à la fermeture des lieux et au blocage de son accès. Aucun fourgon et aucun bus n’a pu accéder à l’intérieur de la station. Une manière pour le gérant de réclamer que l’endroit bénéficie des commodités nécessaires pour une telle structure, croit-on savoir. Une clôture, un portail, de l’eau, de l’électricité mais aussi et surtout la sécurité sont tout autant de doléances soulevées. Son action soutenue par les transporteurs de voyageurs vers le chef-lieu via les bus, avec une grève observée le même jour, a créé une grande confusion parmi les transporteurs. Ces derniers, qui ont assuré le service malgré l’action, ont tenté tant bien que mal de le faire dans de bonnes conditions, obligés qu’ils étaient à se garer dehors et vers le rond point de Sikh Oumeddour où avaient, d’ailleurs, pris place même les bus assurant la liaison vers la Tour et la nouvelle gare de Bouhinoune. À côté de cela, le transport vers le chef-lieu de wilaya s’en est trouvé chamboulé laissant les voyageurs perplexes à chercher un autre moyen de rallier la ville. Il faut dire que les revendications soulevées par le concessionnaire sont les mêmes lacunes appréhendées par les voyageurs d’un côté et les transporteurs, de l’autre, à l’annonce de la décision de délocalisation en 2012. La station «multimodale» non-dotée des moindres commodités, s’avère être finalement une vraie «souricière» où règne l’insécurité. Plusieurs transporteurs ont, d’ailleurs, préféré quitter les lieux, auxquels ils ont préféré la station de Boukhalfa.

La délocalisation de la station n’est pas à l’ordre du jour

À Oued Aïssi, il ne reste, en effet, que les transporteurs de voyageurs vers Mekla, Larbaâ Nath Irathen, Tala Amara, Irdjen et Tamda en plus de quelques taxis. Dans un passé récent, des annonces de délocalisation ont réjoui la population, d’autant plus qu’on a parlé d’une nouvelle station qui va être créée à Oued Aïssi dans un premier temps, puis aux lieux dit les Chaâbane, à la sortie Est de la vile de Tizi-Ouzou. Des projets de délocalisation, finalement, non aboutis. C’est dire que la station demeure la preuve tangible d’un cumul d’échecs de la gestion du secteur des transports à Tizi-Ouzou. Actuellement, la délocalisation de la station de Oued Aïssi n’est même pas à l’ordre du jour. C’est ce qu’a, d’ailleurs, affirmé le directeur du secteur des transports de la wilaya, contacté hier par nos soins. Samir Naït Youcef, interpelé au sujet de la fermeture de la gare, déplore la manière de manifester qui pénalise la population, expliquant au passage que le conflit oppose le gestionnaire à la conservation foncière. Aussi et même si le directeur reconnait les manques et lacunes au niveau de cette station, il souligne, par ailleurs, la responsabilité du concessionnaire qui avait, lui aussi, des investissements à faire au sein de la structure. Une réunion est, toutefois, prévue avec toutes les parties concernées afin de se pencher sur la question, selon la même source. Ce qui est sûr c’est que le transport vers les régions de l’Est sera toujours abrité par la station de Oued Aïssi, à condition que la Société national de transport ferroviaire (SNTF) ne réclame son dû. Car, faut-il le rappeler, la station de Oued Aïssi, dont il est question, est à l’origine un port sec. Inutilisé à cause du projet de la réalisation de la voie ferrée Thenia-Tizi-Ouzou jusqu’à Oued Aïsssi pas encore livré l’endroit a été jugé idéal pour accueillir une station de transport intermédiaire. Et actuellement, aucun autre projet n’est prévu par la direction des transports afin d’abriter les transporteurs lorsque les lieux seront appelés à retrouver leur vocation première de port sec. Si ce n’est la répartition de la tâche entre les autres stations du Pont de Bougie, de Boukhalfa et la gare de Bouhinoune, ou bien alors procéder à une délocalisation complète vers Boukhalfa. La solution ne convint et ne convient guère, puisque la dite station est située, pour rappel, à l’extrême Ouest du chef-lieu de la wilaya. Cette décision est, d’ailleurs, redoutée par les voyageurs en premier, en y voyant une perte de temps et un réel coup à porter au porte monnaie.

Tassadit Ch.

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