Le wali mécontent de la cadence du travail

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En inspectant, hier, le projet d’aménagement et modernisation de l’ancienne route des gorges de Kherrata, le wali de Béjaïa, M. Ould Salah Zitouni, a fait part de son mécontentement quant à la cadence du travail de l’entreprise turque OZGÜN. Les contraintes auxquelles fait face l’entreprise et qui ont été portées à la connaissance du premier responsable de la wilaya n’ont pas convaincu ce dernier. Il est vrai, a-t-il reconnu, qu’il y a un manque de matériaux de construction mais cela ne peut justifier ce retard. D’ailleurs, cette entreprise étrangère peut faire les démarches pour importer de l’acier par exemple de Turquie ou d’ailleurs, est-il souligné. Ce projet d’une enveloppe de cinq milliards de dinars a été lancé dans le but d’assurer la fluidité de la circulation dans cet axe important et stratégique afin de faciliter, par conséquent, les échanges entre le port de Béjaïa et les wilayas de l’Est du pays. Classée dans la catégorie A, cette route draine un trafic qui dépasse la vingtaine de milliers de véhicules quotidiennement avec des pointes d’une trentaine de milliers, notamment en période estivale dont près de la moitié en poids lourds. Une fois modernisée, la route des gorges désengorgera le tunnel, saturé présentement, et permettra, enfin, la concrétisation du projet de dédoublement de la route nationale n° 9, reliant Béjaïa à Sétif. Actuellement, la route traversant les gorges de Kherrata présente de nombreux risques pour les usagers. En effet, elle est l’objet de fréquentes chutes de pierres et d’éboulements, notamment en hiver. Construite à la fin du 19ème siècle par les autorités coloniales, la route des gorges de Kherrata porte une lourde charge historique. Elle reste un témoin vivant des massacres commis par le colonialisme français, lors de la répression sanglante de la marche du 08 mai 1945, où des centaines d’Algériens ont été jetés du haut de ces gorges par l’armée coloniale. Justement, le projet comprendra, en plus de «la mise en valeur du paysage des gorges et la création d’espaces de loisirs, la mise en valeur du pont historique Hainouz et d’un monument dédié aux martyrs», a-t-on précisé. Les travaux prévoient également la réalisation de cinq pôles d’attraction, un belvédère, des zones de stationnement et l’installation d’un éclairage public pour illuminer l’ouvrage (pont historique Hainouz) de sa base vers les arcs, en vue de rehausser sa monumentalité. Par ailleurs, nous apprenons des services des travaux publics que soixante dix milliards de centimes ont été dégagés pour conforter les affaissements et glissements de terrain enregistrés sur la route nationale n°24, reliant Béjaïa à Alger via Tizi-Ouzou.

A. Gana

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