Insécurité et insalubrité à Hasnaoua I

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Alors que la commission de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle effectuait sa visite à la cité Hasnaoua II avant hier, un coup de fil retentit : les ouvriers de Hasnaoua I viennent de déclencher une grève. La cause ? Un de leurs collègues venait d’être agressé par un étudiant. La commission a dû mettre un terme à sa visite au niveau de Hasnaoua II pour filer droit vers Hasnaoua I. En effet, les ouvriers du restaurant sont en grève. Une bonne partie des étudiants n’ont pas été servis. Les ouvriers rencontrés sur place ont déclaré qu’un de leurs collègues a été agressé par un étudiant en usant d’un bloc de béton. L’agressé arrive, il porte effectivement un pansement sur le front. «J’ai essayé de faire sortir l’étudiant du restaurant ? mais il a refusé. Une altercation a éclaté et il a usé d’un bloc de béton pour m’assener un coup sur le front». Il faut signaler que l’ouvrier en question travaille dans la cuisine et le jour même, il n’était pas de service, selon ses propres déclarations. Bref, il convient de signaler que la violence sévit au niveau de Hasnaoua I, plusieurs cas d’agressions ont été signalés ces dernières années. Pour revenir à l’état des lieux, il est tout bonnement chaotique. Le restaurant est simplement délabré et incommode. Les odeurs sont insupportables. Il faut reconnaitre que les lieux incitent, en effet, à la violence. Le bloc cuissant est hors usage, les murs lézardés et noircis par la vapeur. En somme, l’hygiène générale est inqualifiable. Au resto des ouvriers, la situation est dramatique. La cuisine n’est pas fonctionnelle. Les ouvriers sont obligés de ramener leur repas du resto d’à côté. À l’extérieur, entre les deux restos, une décharge à ciel ouvert. Aucun bac à ordure n’est disponible. Les déchets foisonnent et les odeurs insupportables envahissent les lieux. Les chiens et les chats errants envahissent la place. Les nuées d’insectes et toutes sortes de mouches y trouvent leur paradis. On se croirait partout sauf dans une enceinte universitaire.

Hasnaoua II, un bon point enfin

À Hasnaoua II, une résidence forte de 4 000 étudiants, la délégation de l’APW a été accueillie au portail principal sur un ton peu hospitalier. L’agent de sécurité a non seulement exigé un ordre de service pour laisser la délégation pénétrer à l’intérieur de l’établissement, mais d’autres voitures entraient et sortaient sans le moindre controle. Une fois au niveau de la direction de Hasnaoua II, la directrice Mme Guermah, a été très coopérative. Elle a accompagné la délégation et a répondu à toutes les questions. Il est vrai que l’infrastructure est vieillissante nécessitant des travaux de réhabilitation, mais ce qui est du devoir de l’encadrement et des ouvriers est fait. La directrice a déclaré : «Notre cité est conçue à l’origine pour héberger 2 000 étudiants, mais au jour d’aujourd’hui, elle en totalise 4 000, donc une chambre pour 4 étudiants. Au niveau de certains pavillons, l’étanchéité laisse à désirer. L’eau potable ne monte pas aux étages supérieurs. Le projet de la salle de sport est gelé». Par ici, le ramassage des ordures ménagères se fait quotidiennement par une entreprise privée. À l’infirmerie qui ne dispose pas d’infirmiers, les moyens existent mais : «Nous n’avons pas d’ambulance et surtout pas d’autoclave», dira un des médecins. Au resto, l’état des lieux est nettement meilleur par rapport à ce que nous avons vu dans d’autres cités. Même si le matériel est quelque peu vieillissant, mais il y a une bonne hygiène. Les chambres froides existent en nombre et sont bien entretenues. «Plusieurs étudiants et étudiantes ont reconnu : «Nous venons ici pour manger car c’est plus calme et plus propre». Il faut également signaler que tous les documents concernant la gestion du resto existent et même le menu est affiché et respecté. Sur un autre registre, à savoir celui de l’internet, la connexion audit réseau existe mais le débit est trop faible. Ce qui empêche les étudiants, nombreux, de se connecter correctement. «Nous appelons le secteur des télécommunications à le renforcer pour le bien de la communauté estudiantine», a appelé Mme Guermah.

Hocine T.

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