De nombreux cerisiers de la commune d’Aïn El Hammam, à cinquante kilomètres de Tizi-Ouzou, ont disparu, morts subitement, sans que leurs propriétaires n’en sachent les causes.
Ce n’est que depuis une dizaine d’années que les agriculteurs commencent à s’apercevoir que le CAPNODE, cet insecte nuisible ravageur, est déjà bien ancré dans leurs cerisaies. Faute de campagne d’information, c’est le bouche à oreille qui les aide à engager la lutte contre l’ennemi de leurs arbres. Les services concernés qui auraient pu empêcher son développement en mettant des moyens chimiques à la disposition des agriculteurs, à des prix abordables, brillent par leur absence. Lorsqu’à l’occasion, ils sont invités à des conférences sur le sujet, ils promettent monts et merveilles pour la saison suivante. Cette année encore, à l’orée de la période de traitement des cerisiers, les arboriculteurs ne voient, toujours, rien venir. Il semblerait que les services des forêts aient encouragé les paysans à effecteur des greffes en vue de régénérer le cerisier. Des actions louables si elles étaient accompagnées de traitement systématique contre le CAPNOD, sachant que même les porte-greffes ne sont pas indemnes face à cet insecte. Soucieux de la préservation de leur patrimoine, les arboriculteurs possédant les moyens financiers devant leur permettre de préserver leurs cerisiers, se préparent pour le traitement qui devrait débuter dans quelques jours. Mais la lutte parait inégale. «Je traite, chaque année, mes arbres et je surveille durant tout l’été les insectes que je tue un par un. Mais j’en retrouve toujours l’année suivante, vu que mes voisins, par ignorance, ne semblent pas attacher d’importance à ce destructeur qui ne ménage aucun fruitier à pépins ou à noyaux. Quant au traitement de ce ravageur dont la ponte commence au mois de mai et durant tout l’été il devrait débuter vers la dernière semaine du mois, en cours, nous disent les spécialistes qui préconisent un traitement chimique qui doit se renouveler à la première semaine du mois de juillet pour combattre les larves, à l’origine de la destruction des racines. Par ailleurs, des arrosages fréquents en période sèche sont recommandés pour empêcher le développement du CAPNODE qui craint l’humidité. Les vieux agriculteurs expérimentés disent obtenir, également, des résultats, en déposant aux alentours de l’arbre du fumier équin. Cependant, le mal est si profond que seul un traitement systématique initié par les pouvoirs publics peut sauver «le fruit des anges» qui, avec le figuier font la fierté de notre région. La régénération des cerisaies, décimées ces dernières années, passe d’abord par «un combat contre le CAPNOD», disent les agriculteurs qui voient leurs champs, jadis florissants, envahis par le maquis et les chênes.
A.O.T.

