Les habitants des villages de Tirourda et d’Aït Atsou, deux localités relevant de la daïra d’Iferhounène, se plaignent de ne pas avoir accès au téléphone et à l’Internet via leurs mobiles. «Les réseaux téléphoniques sont presque inopérants chez nous. Pour effectuer un appel, nous sommes obligés de nous déplacer d’un coin à un autre, à l’extérieur du village, pour tenter de trouver un minimum de réseau», nous dit Anter, un habitant de Tirourda, ce village niché au cœur de la montagne, du côté d’Iferhounène. Un autre habitant, remonté contre les opérateurs de téléphonie mobile, abonde dans le même sens : «On souffre le martyre pour pouvoir appeler ou recevoir des appels. Est-ce normal qu’en 2016, à l’heure de la 4G, des villages isolés soient privés de téléphone et d’Internet ?». Les abonnés ne captent ni Djezzy, ni Mobilis, ni Nedjma, malgré les antennes installées au niveau du chef-lieu d’Iferhounène, tout proche, où la fibre optique est déjà arrivée. Une institutrice témoigne que sur les hauteurs du village où se trouve l’école, la situation n’est guère meilleure, pour autant. «Je ne peux pas téléphoner, j’arrive juste à recevoir des messages», explique-t-elle. Si elle doit absolument effectuer un appel, le seul endroit où elle a une chance d’entrer en communication avec ses correspondants, est la terrasse. «Là j’arrive, parfois, à recevoir le minimum. Mais je dois rester immobile. Car dès que j’esquisse un mouvement, je perds le réseau», explique-t-elle. Un chauffeur routier nous confie qu’entre le grand tunnel et le col de Tirourda, aucune barre de réseau ne s’affiche sur notre téléphone. Lorsqu’un accident se produit, on est obligés de se déplacer pour appeler les secours. Notons que les habitants de la région ont vécu un problème similaire, entre les années 1980 et 1990, avec la télévision, jusqu’au jour de l’installation de l’antenne de l’ENTV, en haut du village de Tirourda. Ils proposent, aujourd’hui, aux opérateurs de téléphonie mobile de «venir installer leurs antennes au dessus du village, à côté de l’antenne de l’ENTV, un endroit spacieux et électrifié». Ils lancent un appel à la ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication et les responsables de la wilaya de Tizi-Ouzou, «pour se pencher sur notre problème pour nous rétablir dans notre droit de citoyens Algériens». Et d’ajouter : «pourtant, la ministre a parlé de réseau national de transmission en fibre optique, qui, selon ses dires, s’étend sur 70 000 kilomètres, assurant la couverture pour 1 541 communes, dans pas moins de 546 daïras, à travers les 48 wilayas du pays. Faisons-nous partie, nous aussi, de ces 1 541 communes ?»
A.O.T.

