La crise du ciment s’accentue

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Après un rétablissement durant, une période qui n'a pas dépassé deux mois, revoilà la pénurie de ciment qui reprend de plus belle laissant les constructeurs dans l'expectative, notamment les particuliers.

Parce que, disons-le, avec la reprise de la cimenterie de Sour El Ghozlane (Bouira), les entreprises qualifiées bénéficient, tout de même, de leurs quotas habituels selon leur plan de charge. Nous avons remarqué que les chantiers de réalisation de logements et des équipements publics confiés à ces entreprises ne sont pas à l’arrêt sauf, peut être, ceux entrepris par de mauvais payeurs. Au jour d’aujourd’hui, les plus pénalisés par cette crise et par ricochet par cette flambée des prix, sont les petits constructeurs. Selon une source au fait de la situation, la cimenterie en question, celle qui approvisionne notamment les entreprises détentrices de projets au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou, a repris après un arrêt de quelques deux mois et, actuellement, la production est normale. «Chaque entreprise ayant un projet et un ordre de service peut déposer son dossier au niveau de ladite cimenterie pour bénéficier de son quota», nous répondra un entrepreneur immobilier que nous avons approché à ce sujet. Par ailleurs, le même interlocuteur endosse cette pénurie au fait que, pratiquement, l’importation de ce matériau de l’étranger est carrément réduite à quelques milliers de tonnes avec la chute du prix de pétrole. «Actuellement, il y a une forte demande parce que, généralement, c’est au mois de mars que sont lancés les chantiers approuvés par les services de la wilaya», constatera la même personne. Pour en savoir plus, si c’est la wilaya de Tizi-Ouzou, qui est seulement touchée par ce manque, nous avons pris attache avec un entrepreneur de la wilaya de Bouira. «C’est le même constat partout: flambée des prix et pénurie. Mais, les entreprises ne souffrent pas de ces situations. Et les prix à l’usine n’ont pas bougé», nous apprendra cet autre entrepreneur. Dans une virée chez les revendeurs de matériaux de constructions aussi bien à Draâ El-Mizan, à Tizi-Gheniff qu’à Boghni, pour ne citer que ces quelques localités, parce que c’est le même problème sur le territoire de toute la wilaya, les réponses sont presque identiques. «Ce sont des pénuries tout à fait normales parce que cette période, avant le mois de Ramadhan, est connue comme étant des moments de pression sur le ciment. Tous les constructeurs essaient de liquider leurs travaux de coulage notamment de dalles ou encore de murs de soutènement avant le mois de carême», nous répondra l’un d’eux. Et de poursuivre: «la demande est plus forte que l’offre. N’oubliez pas que l’importation de ciment est réduite. Avant-hier, j’ai reçu un appel de Jijel au sujet d’un arrivage de ciment. Déjà le prix sur place est fixé à plus de 1 500 dinars. À quel prix vais-je le revendre?». Pour cet interlocuteur, même au prix de 1 700 dinars, il ne couvrirait pas ses charges (transport, frais de mission du chauffeur et autres dépenses). Dans notre tournée, nous avons alors relevé que le ciment (Chamil) généralement utilisé pour seulement les travaux de finition et de crépissage était fixé à 1 600 dinars le quintal, celui dit  » Matine » plus consistant est entre 1 750 et 1 800 dinars. Quant à celui de l’importation, il n’est pas exposé dans ces endroits. Devant cet état de fait, nombreux sont les constructeurs qui temporisent dans l’espoir de voir cet important matériau disponible et à un prix raisonnable. «En tout cas, ces prix chuteront juste après le mois de Ramadhan», nous rassurera le même vendeur de matériaux de construction. Pour les constructeurs, ces pénuries sont créées justement par ces vendeurs qui ont réduit les quantités de ciment à vendre. «Certains d’entre eux préfèrent avoir une petite quantité afin d’augmenter les prix sous prétexte que le produit manque», estimera un constructeur privé qui voulait avoir cent quintaux afin de couler le plancher de son habitation avant le mois sacré. En définitive, ne dit-on pas, que c’est la loi du marché concernant l’offre et la demande qui détermine les prix. Quand il y a une offre acceptable, le prix baisse et quand la demande est importante, le prix augmente.

Amar Ouramdane

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