La commune de Tamokra est située en zone montagneuse sur le versant Sud de la vallée de Tichy Haf, d'où tient le fameux barrage d'eau son nom. En face d'elle, dans l'autre versant, il y a la commune de Bouhamza.
À l’instar des communes au relief accidenté Tamokra ne « sent » pas le vent tourner en sa faveur, bien au contraire, le développement local accuse un certain retard dû,; à juste titre, au manque du foncier susceptible d’asseoir des projets d’équipements publics notamment. L’extension urbaine se fait dans la « douleur » étant donné que la nature du sol est très accidentée. Cependant, en dépit de tout cela, la commune de Tamokra compte un parc oléicole impressionnant qui fait que l’huile d’olive soit une source de revenus supplémentaires non-négligeable pour les habitants de cette municipalité. Les figuiers et autres arbres fruitiers ont aussi une place prépondérante dans ces contrées, où la figue sèche pour l’exemple est toujours produite avec les procédés traditionnels et artisanaux de séchage à l’air libre, et cela contribue grandement dans la préservation de toute la saveur et les valeurs nutritives de cet aliment aux mille et une vertus! Les raisins et les figues de barbarie font également partie des fruits très prisés ici à Tamokra. Cette localité est connue aussi par sa zaouia de Sidi Yahia El Aïdli, en sus de sa station thermale artisanale. Dans le même sillage, il y a lieu d’évoquer aussi la beauté et la splendeur des paysages, souvent, sauvages de cette localité qui compte 13 villages et environ 8 000 habitants. L’agriculture de montagne est l’autre atout à ne pas négliger, car cette commune a vraiment tout pour amorcer un essor économique considérable rien qu’en développant ce secteur. Aussi, il y a également ces potentialités touristiques avec, en premier lieu, le barrage de Tichy Haf, lequel offre une vue magnifique sur les hauteurs de cette localité. Ce point d’eau qui s’étend sur plusieurs centaines d’hectares, suffirait, à lui seul, d’attirer un nombre important de touristes, pour peu que les infrastructures afférentes suivent. D’autres sites ne sont pas moins enchanteurs, comme ces fantastiques forêts de pin d’Alep et de cèdres, à l’instar de la mythique et vaste de « Adrar Oumaza » que se partagent les communes de Tamokra et El Maîn, dans la wilaya limitrophe de Bordj Bou Arreridj. Pour terminer, il y a lieu de faire un clin d’œil pour ces beaux villages accrochés aux flancs des pitons et qui apparaissent comme des perles entourant les montagnes, particulièrement ceux de Bicher et Boutouab. En effet, ces deux villages, pour ne citer que ceux-ci, sont « nantis » d’un paysage hors du commun avec, en plus, des maisons traditionnelles construites à la pierre sèche et recouvertes de tuiles romaines. C’est vraiment très beau à voir. Seulement, avec la modernisation du style architectural, ces maisons, en fait ce patrimoine, commencent à disparaître du paysage et c’est bien dommage. De nouvelles constructions poussent au milieu de pâtés de maisons ancestrales, ce qui défigure la vue de ces villages. Il serait souhaitable que les habitants préservent ce patrimoine ancestral, car ces maisons ont vu naître des générations et des générations de braves paysans. Dans la localité d’Ighil Ali, les habitants ont pris conscience de la valeur du patrimoine ancestral et pour cela, ils ont demandé récemment au ministre de la Culture de classer comme patrimoine national les deux casbah d’Ighil Ali, à savoir Ath Djemaâ et Tazayart.
Syphax Y.

