Site icon La Dépêche de Kabylie

La fin de la récréation sifflée

Il va sans dire que l’audiovisuel reste, d’abord, un moyen d’information de façon générale et offre pour le pays et la mappemonde une vitrine de l’Algérie dans ses réalisations, ses performances, son histoire et sa culture, c’est la raison qui a amené «le gouvernement à charger le ministre de la Communication d’assainir la situation dans les meilleurs délais, en attendant la mise en place de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel qui interviendra dans les prochaines semaines», a affirmé M. Sellal qui a présidé à l’occasion, une opération de destruction d’un lot de deux millions de supports audiovisuels piratés. Il a, par ailleurs, souligné qu’«un dispositif d’agrément pour les opérateurs désirant offrir un service de communication télévisuel et radiophonique a été mis en place sur la base d’un cahier des charges qui vient d’être finalisé et qui fixe clairement les droits et obligations dans ce domaine d’activité». M. Sellal a déclaré à ce propos, que «toutes les télévisions qui se conformeront au dit cahier des charges, seront agréées en tant que chaines algériennes bénéficiant de toutes les mesures de soutien et d’encouragement prévues par la loi», avisant que celles qui «y dérogeront se verront interdite l’activité en Algérie». Le ton, pour le moins sévère, de Sellal tranche avec la mansuétude jusque-là observée pour menacer ceux qui ne se conforment pas au cahier des charges de tout simplement leur interdire de diffuser leur programme. Il est certes vrai que beaucoup de chaines transmettent n’importe quoi à des téléspectateurs médusés qui accordent de surcroît du crédit à leurs assertions. Et au Premier ministre de préciser qu’il «ne s’agit pas d’une remise en cause de l’ouverture du paysage audiovisuel, mais d’une réglementation d’un domaine d’activité comme il en existe dans tous les pays du monde et de la préservation de la santé morale du pays. (…) Certains vecteurs audiovisuels versent plus dans la publicité mensongère, la violation de la vie privée, l’atteinte à la dignité des personnes, la désinformation et, plus grave encore, les attaques contre la cohésion de la société algérienne avec des appels à la haine, au régionalisme et à la Fitna». Il n’en demeure pas moins que Sellal, mu par un impératif de professionnalisation de la fonction journalistique, où l’on observe quelquefois, souvent «l’informel a envahi certains secteurs en touchant aux fondements moraux des algériens», regrettant la « vulgarisation de l’insulte et l’invective » s’éloigner du cadre éthique et déontologique de la profession. Il a relevé que «la volonté du gouvernement était pourtant entière et sincère pour le développement du paysage audiovisuel national pour peu que cela se fasse dans un environnement sain et dans le respect de la loi et des règles de déontologie». Enfonçant le clou à cet égard, M. Sellal a mis les points sur les «I» aux récalcitrants, «les efforts, louables et courageux, de la majorité des acteurs pour une télévision à l’algérienne, plurielle, diverse, créative et critique sont malheureusement pollués et dévoyés par une minorité mue par l’appât du gain ou des desseins encore plus vils». Ce ne serait pas sûr qu’il soit entendu, mais force doit revenir à la loi pour que ses recommandations ne soient pas tombées dans l’oreille d’un sourd. Amène !

Sadek A.H

Quitter la version mobile