La valse des directeurs continue

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Depuis le départ à la retraite, le mois de juillet 2015, de Zoulim Rachid, un directeur qui a fait de l’établissement public des soins de proximité de Seddouk un modèle, et ce, d’après les déclarations du ministre de la Santé il y a quelques mois à partir d’Oran, cet établissement n’arrive plus à retrouver la stabilité et continue à subir une valse de directeurs.

Le premier à être nommé directeur juste après le départ de Zoulim était Kechah Ali, lequel s’est vu nommé quelques jours après directeur de l’hôpital d’Akbou. Et c’est Bouaza Yahia qui a été affecté comme directeur de cet établissement en septembre 2015. Bouaza Yahia est à peine installé que des associations sont montées au créneau pour dénoncer une mauvaise gestion dans un rapport qu’elles ont adressé à la DSP de Béjaïa. Quelques temps après, ce sont les habitants du village Imoula, dans la commune de M’cisna, qui ont procédé aux fermetures du siège de la daïra et de l’administration du siège de l’EPSP, demandant le renforcement en moyens humains et matériels de leur polyclinique. L’ESPSP commence à subir des dégradations où des services ont été supprimés comme celui des maladies chroniques pourtant indispensable quant on sait que cette maladie touche une proportion importante de la population. Cet établissement, le plus important de la wilaya de Béjaïa, gère 7 polycliniques dont 4 dotées de services des urgences et une vingtaine de salles de soins situées pour la plupart en zones rurales. La dégradation va crescendo avec un déficit d’au moins 20 médecins bien que l’établissement ait bénéficié cette année, d’un programme de recrutement de 6 médecins. Mais malheureusement, un seulement a été recruté car, suite au disfonctionnement dont il fait l’objet, les candidats ne se bousculent pas au portillon. Pour tous ces paramètres et afin de juguler cette dégradation, la tutelle a fait appel à Mme Deboub née Mana Noura, un cadre sorti de l’école nationale d’administration aux compétences avérées. Elle a été nommée le 17 mai passé en remplacement de Bouaza Yahia, appelé à une autre fonction. Nous nous sommes rapprochés de Mme Deboub qui nous a reçus dans son bureau pour nous donner de plus amples informations. «J’étais installée dans cet établissement comme directrice des finances et des moyens le 02/12/2014. À cette époque, c’était Zoulim qui était directeur et que j’ai beaucoup aidé dans la modernisation des structures de santé en moyens humains et matériels. Pour ses absences de courtes et longues durées, c’était moi qui le remplaçais. À son départ en retraite, la tutelle m’a désignée pour son remplacement mais à cette époque, je ne me suis pas sentie prête à prendre une telle responsabilité. Aujourd’hui, si j’ai accepté cette mission, je juge qu’il est de mon devoir de contribuer à la remise sur rails de notre établissement qui en a grandement besoin et cela se fera bien évidemment avec l’aide de tout le personnel avec qui je garde un bon contact. Je tends la main à tout le monde car, la main dans la main, nous réussirons inchallah. Comme je tends aussi la main aux autorités locales et au mouvement associatif pour travailler avec eux», a déclaré cette directrice. En parlant cette fois-ci de moyens, elle ajoutera en substance : «Nous avons besoin dans l’immédiat d’au moins 10 médecins, car nous ressentons un déficit énorme en praticiens. Je vais m’atteler à régler les problèmes des polycliniques d’Imoula et de Tamokra», a ajouté notre interlocutrice. Et de conclure : «J’espère être à la hauteur de cette lourde mission que vient de me confier le DSP que je remercie au passage pour la confiance placée en moi».

L. Beddar

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