à problème écologique, solution écologique. Le procédé traditionnel a déjà donné ses fruits. Employé, il y a une dizaine d’années, il a permis, en effet, de chasser cet échassier à plumage blanc intermédiaire par la taille entre le héron et le pique-bœuf qui a élu domicile au square Si El Haouas.
Par ses cris désagréables et ses fientes, il a posé aux responsables municipaux qui se sont succédé depuis 2000, un problème d’hygiène. Vers 2005 ou 2006, l’un d’eux a pensé à la façon dont autrefois on tentait d’éloigner les sauterelles des champs de blé et d’orge menacés par de telles invasions : faire du bruit avec toute sorte d’ustensiles. Une équipe d’ouvriers armée de baguettes et tapant sur des boites de fer blanc, a réussi, en quelques jours, à rendre ces lieux publics de nouveau fréquentables. Hélas, le tapage cessant et l’idée définitivement abandonnée, ces oiseaux salisseurs, jacasseurs et puants ont repris possession du jardin et cette fois, ils semblent bien partis pour y demeurer pour toujours. Le square qui connait une opération d’extension et de rénovation risque de ne pas attirer grand monde à cause des salissures et surtout de la puanteur contre lesquels les autorités paraissent sans solution. Or, voilà qu’il semble qu’il en existe une solution écologique et moderne, sans compter qu’elle ne nécessite aucun effort physique. Elle a été proposée au wali par l’entreprise de nettoyage Mistral lors de l’ouverture officielle du salon de l’emploi, jeudi dernier, à la maison de la culture Ali Zammoum. Il s’agit d’un appareil de la taille d’une boite de lait en poudre, facilement maniable, lequel est équipé d’un système électrique de 220 volts qui émet des ultra-sons modulables par réglage. Selon cet ingénieur qui a fait ses études à Strasbourg avant de monter cette entreprise de nettoyage, on place ce dispositif sur un support haut de dix mètres et les sons qu’il répandrait en l’air éloigneraient aussitôt les oiseaux dont on ne souhaiterait pas le voisinage. Seulement, ces sons ne sont pas n’importe lesquels, ce sont des imitations des cris de rapaces. De quoi, par exemple, ceux qui polluent le square Si El Haouas ont peur ? Du faucon ? De l’épervier ? Du milan ? De l’aigle ? Quoi qu’il en soit, il suffit de tourner le bouton qui déclenche ce cri et les échassiers, pris d’épouvante, décampent aussitôt. Seulement, comme ils sont dotés d’instincts, chaque fois qu’ils veulent retourner réoccuper les lieux, celui qui leur tient lieu de mémoire leur fait sur le champ remarquer qui règne en maitre sur les airs à cet endroit et ils changent d’avis. Présenté au wali qui a le souci de la propreté de la ville, celui-ci, séduit, a instruit le chef de daïra de Bouira de prendre attache avec l’entreprise pour en faire l’acquisition. Le prix peut paraitre exorbitant, car il est fixé à 80 000 DA. Mais un seul suffirait pour tout le square. La surface couverte par cet appareil est de 10 000m2. Selon encore les explications de l’entrepreneur, il est utilisé dans les aéroports pour lutter contre l’envahissement des pigeons. D’où le nom d’anti-pigeon qu’on donne à cette invention qui aurait été mise au point en Oregon, aux Etats Unis. Quoi qu’il en soit, voilà une belle trouvaille pour mettre fin à une situation fort gênante pour le chef-lieu de wilaya.
Aziz Bey

