Une année déjà !

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Les habitants du village d’Aït Abdelmoumène, dans la commune de Tizi n Tléta, au sud de Tizi-Ouzou, et ceux de toute la Kabylie n’ont pas oublié la disparition tragique du défunt et juste militant de la cause amazighe et des luttes démocratiques. Feu Ahsène Taleb, le militant engagé l’intellectuel respecté et l’homme estimé nous a, pour rappel, quittés il y a une année dans un hôpital Parisien, suite à une longue maladie. Les comités de villages, les associations villageoises et sa famille ont tenu à lui rendre un grand hommage à la dimension de l’homme qu’il était. À cet effet, un programme riche a été concocté par les organisateurs. Hier, une grande exposition relative à son parcours scolaire et à son parcours de militant a été tenue dans l’enceinte de l’école primaire du village. Des photos, des coupures de presse et plusieurs de ces écrits ont été exposés. Une vente-dédicace de son livre «Ayt Abdelmoumène, repères historiques», sorti le mois d’avril dernier à titre posthume chez les éditions Achab, a été assuré par son frère Dr Amar Taleb. Pour la journée d’aujourd’hui, il est prévu une marche silencieuse depuis la maison de ses grands-parents maternelles jusqu’à sa sépulture sise à côté de chez lui à Tizgui. Des prises de paroles et des témoignages sont prévus durant la matinée et une waâda sera offerte, à midi, aux pèlerins. Dans l’après-midi, la chorale de l’association Assirem assurera des chants locaux. Il est aussi question de théâtre et de projections. Sa sœur, Djamila Taleb, que nous avons rencontrée, a indiqué sans contenir son émotion : «Cela fait déjà une année que Dda Ahcène est parti. Il était mon grand frère et le seul père que j’ai connu, car notre père a quitté ce monde alors que je n’avais que 5 ans. Dda Ahsène était tout pour nous. Je n’oublierai jamais que lors de ma réussite en 6ème, il m’a emmené à Tizi-Ouzou, où il m’a acheté une robe et m’a aussi donné l’occasion de voir un film au cinéma. Autrefois, les filles n’allaient pas à l’école, mais moi au contraire j’ai eu droit aux cadeaux et aux encouragements. Dda Ahsène était un homme juste, affectueux et responsable». Son autre frère, Dr Amar Taleb, a aussi précisé : «Ahsène Taleb était avant tout un militant des causes justes, des luttes démocratiques et fervent défenseur des droits de l’Homme. Il luttait sans relâche pour la reconnaissance identitaire. Dès son retour du Canada en 83, il s’est engouffré corps et âme dans le mouvement culturel berbère. Plusieurs numéros de la revue Tafsut ont été tirés chez nous à la maison. Il a aussi participé à l’organisation d’un comité de soutien aux militants emprisonnés de 85. Il n’avait jamais cessé de lutter jusqu’à son dernier souffle».

Hocine Taib.

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