Bien que les pouvoirs publics aient montré leur volonté afin de mener à bon port ce projet autoroutier qui permettra de désenclaver une grande partie de la wilaya, il se trouve que, quelque part, des oppositions perturbent la cadence donnée aux travaux. Aussi, presque trois ans après le lancement du projet, voilà que des ouvrages sont justement bloqués par les propriétaires terriens ou, parfois même, par des individus non concernés par le passage de cette pénétrante. C’est le cas de l’échangeur au niveau du lieu-dit communément « La casse » au carrefour de la RN 25 et le CW 128 vers Oued Falli et Tirmine. Depuis plus de trois mois, des personnes se réclamant comme étant « exploitants agricoles » des terres dans le cadre des domaines autogérés relevant de la révolution agraire du début des années 70, dont pourtant une décision de justice a été rendue en faveur de la famille propriétaire de l’orangeraie sise dans le périmètre en question, ne cessent d’harceler les entreprises par des actions. D’ailleurs, dernièrement, ils ont même bloqué les deux axes routiers (RN 25 et CW 128) en opposition à l’intervention d’un huissier et la force publique venus les expulser par décision de justice et installer la famille propriétaire de cette orangerie (lire la famille réagit de notre édition du 25 mai dernier). C’est dire que de tels comportements, s’ils ne sont pas combattus par la force de la loi, risquent même d’avoir des conséquences de refinancement du projet à cause des retards. En clair, c’est un piétinement de plus sur l’avancement des travaux. Parce que, disons-le, sur cet itinéraire long de 48 kilomètres, d’autres couacs entre vrais propriétaires terriens et les entreprises, ont déjà eu lieu. Certes, les autorités locales des municipalités concernées par le passage de cet axe autoroutier tentent à chaque fois de régler les litiges, mais il faut souligner que dans certains cas, ce sont des comportements individuels qui sont à l’origine des blocages sur lesquels les comités de villages n’ont aucun pouvoir de conciliation. «Nous avons déposé les dossiers d’indemnisations au niveau des responsables habilités à le faire et nous attendons. D’ailleurs, je peux dire que personne n’est indemnisée pour le moment comme on l’a souvent entendu ici et là. L’entreprise a réglé les citoyens auxquels des terres sont utilisées pour le transport des terres dégagées des tronçons où s’effectuent les travaux de terrassement, parce qu’après, ces accès leur seront restitués. Mais, concernant les terres traversées par cette autoroute, personne n’a encaissé encore un sou», nous confirmera cet habitant d’Aït Yahia Moussa. Par ailleurs, en plus des oppositions occasionnelles et sporadiques, il faut dire que ce qui a été réalisé durant presque trois ans, reste tout de même insuffisant et c’est l’appréciation du ministre des travaux publics en visite sur ce chantier à la fin de l’année dernière. Et depuis, on a constaté que ce chantier est sous l’œil permanent des responsables et même du wali de Tizi-Ouzou.
Amar Ouramdane