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Des jeunes subsahariens investissent les chantiers !

La situation des centaines de subsahariens, qui ont investi, depuis des mois, la région de la vallée de la Soummam, ne s’améliore guère. À leur corps défendant, ces derniers vivent dans des conditions de vie et d’insalubrité préoccupantes. Vivant de la charité de quelques associations caritatives et d’âmes charitables, ces réfugiés n’ont pas d’autres choix, en l’absence d’une prise en charge efficiente de la part de l’état, que d’envahir les rues des villes situées dans le couloir Béjaïa-Tazmalt, où ils s’adonnent à la mendicité. En groupes (familles) ou individuellement, ces subsahariens, originaires du Niger et du Mali, occupent surtout les trottoirs et les arrêts de fourgons et autres bus pour tendre la main. Pour cela, beaucoup d’entre eux n’hésitent pas à s’introduire dans les bus, écuelles à la main, afin de demander l’aumône en grommelant l’unique mot compréhensible pour le commun des citoyens : »Sadaka! ». Bien évidemment, les âmes sensibles à leur misère se solidarisent avec eux en leur remettant des pièces de monnaies, des habits ou de la nourriture. Les enfants de ces réfugiés sont, malheureusement, mis à contribution par leurs « parents », afin d’attendrir les gens. Ils sont mal habillés et ne vont pas à l’école, en sus des risques qu’ils encourent comme les agressions ou les kidnappings. Même si beaucoup de ces subsahariens continuent de tendre la main, ce qui a fini par agacer quelques citoyens, lesquels reprochent surtout aux jeunes réfugiés valides, de « profiter » de la solidarité eux qui sont en mesure de gagner par la force du travail leur vie. Les remarques désobligeantes de quelques passants ont été le catalyseur pour des dizaines de jeunes subsahariens qui ont décidé de prendre le taureau par les cornes en investissant le monde de l’emploi, afin de gagner par eux-mêmes leur vie, au lieu de faire la manche avec le regard avilissant de certains « aumôniers ». C’est que beaucoup de jeunes et moins jeunes réfugiés ont fait, d’ailleurs, en se faisant recruter sans difficultés dans les différents chantiers, notamment. Nous avons constaté cela, dernièrement, où des jeunes subsahariens s’attelaient à effectuer des travaux à Aït R’zine par exemple. Ces ouvriers sont très demandés par les entreprises, notamment celles du BTP, et ce, eu égard à la « désertion » que connaît ce secteur par la main-d’œuvre locale. En effet, ce secteur enregistre un déficit aigu en ouvriers intervenant dans les chantiers. Cet état de fait serait derrière les « retards » dans la livraison, dans les délais impartis, de beaucoup de projets étatiques! Nos jeunes préfèrent investir dans les emplois moins fatigants… Néanmoins, ces ouvriers subsahariens risquent d’être exploités, car n’ayant aucune « existence administrative » dans le pays, d’où la nécessité de les protéger.

Syphax Y.

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