Nul ne peut nier le rôle important que jouera la pénétrante autoroutière dans la fluidité de la circulation sur l’axe reliant Tazmalt à Béjaïa, qui jusque-là est marqué par des encombrements montres qui découragent les automobilistes à l’emprunter, notamment les transporteurs de marchandises par gros camions qui perdent beaucoup de temps en empruntant la RN26. Ould Salah Zitouni, le wali de Béjaïa, à la tête d’une importante délégation composée essentiellement des directeurs des travaux publics et de l’agence nationale des autoroutes, a sillonné dernièrement les 100 kilomètres de la pénétrante autoroutière de Béjaïa en commençant son périple à partir Afnif, l’extrémité Sud, et venant vers Béjaïa, et ce, pour s’enquérir de la qualité des travaux et du taux de leur avancement. À priori, le wali a écouté les représentants de la société réalisatrice du projet qui lui ont fait part du non payement des situations des travaux de l’exercice 2016. En guise de réponse, il les a rassurés qu’il fera tout son possible pour régler ce problème dans les meilleurs délais, tout en les sommant de fournir plus d’efforts afin que les délais de livraison soient respectés. Les représentants ont aussi soulevé le problème des approvisionnements d’agrégats qui se font à partir de Bordj Bou Arreridj avec des quotas limités suite au rationnement des explosifs. Le wali de Béjaïa les a encore rassurés qu’il ferait des démarches auprès des autorités supérieures à qui il demandera l’augmentation de la quantité d’explosifs octroyée. D’autres problèmes ont été soulevés, tels qu’un réseau d’assainissement des eaux usées que l’APC de Boudjellil envisage de réaliser. Le wali a demandé aux autorités de cette commune de faire les études appropriées avant le passage de la pénétrante. À Aftis, c’est le tombeau d’un Chahid qui sera touché par la pénétrante, le wali, dans ce cadre, a demandé au chef de daïra d’entamer la procédure de transfert des ossements dans un cadre légal. En tout, ce sont une vingtaine de kilomètres qui ont été bitumés. Pour ce qui est des expropriations de terrains, toutes les oppositions ont été levées du fait que tous les expropriés ont été indemnisés. Les travaux vont bon train pour le tunnel de Sidi Aïch long d’un 1.6 kilomètre, où 600 mètres ont été réalisés. De tout ce qui précède, l’ouverture pour le 20 août prochain est maintenue pour l’axe allant d’Ouzellaguen à Ahnif long de 52 kilomètres. Pour la réalisation des tunnels, ponts et bretelles, les travaux sont menés H24. La pénétrante autoroutière s’inscrit dans le programme de modernisation des infrastructures de transport dans la wilaya de Béjaïa, avec aussi l’inscription de la double voie des chemins de fer. Béjaïa est desservie aussi par air grâce à un aéroport qui mérite d’être amélioré et par mer, grâce à un port classé le deuxième des plus importants à l’échelle nationale. La région de Béjaïa possède des potentialités économiques importantes avérées avec un pole touristique comprenant 100 kilomètres de côte assortis de criques et de plages qui attirent des millions de vacanciers chaque année ; c’est une ville accueillante ne manquant pas de tourisme culturel avec le nombre important de vestiges anciens. Dans l’arrière pays, le tourisme thermal commence à se développer avec trois stations thermales (Sidi Yahia El-aâdli, hammam sillal et acif l’hammam). Elle est également une région d’histoire, avec un musée à Ifri où s’est tenu le congrès de la Soummam, le mausolée de Cheikh Aheddad à Seddouk Oufella, le musée de l’eau à Toudja et la forêt d’Akfadou qui reçoivent aussi leurs lots de visiteurs. La liste est loin d’être exhaustive. Sur le plan industriel, la zone d’activité de Taharacht à Akbou renferme à elle seule plus de 30 unités de production spécialisées pour la plupart dans l’agroalimentaire dont certaines de renommée nationale, telles que les laiteries Soummam, Danone et Djurdjura, la Général Emballages et l’eau minérale Ifri, pour ne citer que ces cinq. Cette deuxième grande ville de la wilaya possède aussi un marché de véhicules, un marché de gros des fruits et légumes et une centaine de grossistes en produits de tout genre. Sur le plan hydraulique, le barrage de Tichy Haf de Bouhamza pourrait répondre aux besoins en eau potable de toutes les communes de la vallée de la Soummam et les celles berbérophones des wilayas de Bordj Bou Arreridj et Sétif, selon les prévisions établies. Ces eaux pourraient aussi être utilisées pour l’irrigation des cultures. Les pouvoirs publics cherchent à mettre en valeur toutes ces potentialités en créant des infrastructures routières modernes qui insuffleraient une dynamique certaine à la wilaya de Béjaïa.
L. Beddar
