Le ministère de l’Éducation a ouvert une enquête

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Le ministère de l’Éducation nationale a fait état, hier à Alger, d’une enquête qui a été ouverte, suite à des informations portant sur une éventuelle fuite des sujets du baccalauréat.

Les mesures prises par le département de Benghebrit, en coordination avec les ministères de la Poste et de l’Intérieur et des Collectivités locales, afin de garantir la crédibilité de cet examen décisif, semblent ne pas être suffisantes. Hier, à leur sortie du centre d’examen «El Idriss», les candidats de la filière langues étrangères étaient très satisfaits d’avoir «très bien travaillé», car, «le sujet d’histoire et géographie a déjà été publié sur les réseaux sociaux». «Dès que j’ai eu mon sujet à la classe, j’étais surprise, car il était identique à celui qui a été publié à 5h00 du matin sur Facebook», a confirmé une candidate rencontrée sur place. Ses dires ont été appuyés, également, par ceux des candidats de la filière gestion, rencontrés à la sortie du lycée «Ibnou El Nas», qui ont fait savoir que «le sujet d’histoire et géographie a été partagé sur Facebook». De son côté le ministère de l’Éducation nationale a procédé à l’ouverture d’une enquête pour identifier les personnes qui sont derrière cette pratique qui touche à la crédibilité du baccalauréat. «Suite aux informations relayées sur les réseaux sociaux faisant état d’une éventuelle fuite de sujets du baccalauréat, le ministère de l’Éducation nationale tient à rassurer les candidats et l’opinion publique quant au déroulement de l’examen dans des conditions normales», a indiqué un communiqué du ministère. Ce dernier a ajouté qu’ «en cas de confirmation d’une quelconque atteinte à la crédibilité de cet examen, le ministère engagera, de concert avec les autorités compétentes, les investigations nécessaires pour identifier et poursuivre les personnes impliquées». Le même document a souligné l’engagement du département de Benghebrit, «à garantir aux candidats leur droit à l’égalité des chances», en précisant que l’opinion publique sera informée, aujourd’hui, juste après la fin des épreuves, d’une première évaluation du baccalauréat 2016 par la tutelle et les partenaires sociaux.

Les syndicats pointent du doigt l’ONEC

Par ailleurs, les formations syndicales du secteur de l’éducation ont imputé la responsabilité de la fuite des sujets du baccalauréat à l’Office national des examens et concours (ONEC). «Il a une grande part de responsabilité. C’est très grave que les sujets soient entre les mains des candidats, 24 heures avant le début des épreuves», a regretté Meziane Meriane, coordinateur national du conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (CNAPEST). Ce dernier a appelé à l’identification des responsables de ces pratiques et à dévoiler leur objectif. «C’est la ministre de l’Éducation qui est ciblée, notamment suite aux réformes qu’elle a entamé dans le secteur», a martelé M. Meriane. Le même constat a été également, fait par le porte-parole du conseil des lycées d’Algerie (CLA), Idir Achour, qui a mis en cause les commissions qui sont chargées de l’élaboration et de la distribution des sujets. «L’objectif de cette manœuvre est l’atteinte à la crédibilité de l’examen du baccalauréat et la déstabilisation du secteur de l’éducation, qui peut être liée aux récentes réformes mises en place par la ministre de la tutelle», a-t-il lancé. Pour sa part, le syndicat national des travailleurs de l’éducation (SNTE) a appelé dans un communiqué rendu public, hier, à la réorganisation d’autres examens dans les matières qui sont concernées par la fuite de sujets.

Samira Saïdj

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