Le directeur général des forêts, M. Yatou Abdelkader, a effectué, avant-hier samedi, une visite de travail dans la wilaya de Bouira, en compagnie du conservateur et des cadres de son secteur. Le DGF s’est rendu dans le secteur forestier de Tikjda relevant du parc national du Djurdjura.
Cette visite était une occasion pour lui de rappeler l’engagement sans failles de son département dans la lutte contre la déforestation et les incendies de forêts. Le même responsable a insisté sur la mise en place d’un système d’équilibre entre le programme pour la préservation des massifs forestiers et le tourisme de masse, particulièrement au niveau du site de Tikjda, devenu une destination touristique par excellence et qui accueille, chaque année, des milliers de touristes. M. Yatou a, aussi, insisté sur l’implication des citoyens à travers, notamment les collectifs et les associations locales, dans le processus de la préservation de la richesse forestière locale. «La protection de nos forêts est l’affaire de tout le monde. Nos programmes ne peuvent être efficaces sans l’implication de toutes les parties concernées. Il faut redoubler d’efforts et innover dans la sensibilisation, notamment à l’endroit des enfants. Il faut construire une culture complète basée sur le respect et la promotion de notre patrimoine forestier», a-t-il plaidé. Dans le même sillage, M. Yatou a assisté à une simulation d’interventions pour maitriser un incendie de forêt par des gardes forestiers, où plusieurs unités de la protection civile et des camions d’une unité forestière ont été aussi impliqués. Le DGF, qui s’est félicité des moyens et des techniques de maitrise du feu, a mis l’accent sur la rapidité de l’intervention, un élément clé sans lequel la catastrophe ne sera jamais maitrisée. «Il faut que nos éléments et nos unités restent sur le qui-vive, particulièrement durant cette saison estivale. Une coordination étroite avec les services de la protection civile, les collectivités locales et les populations, est aussi indispensable pour l’efficacité de l’intervention», a-t-il encore souligné.
Au parc national du Djurdjura
Au niveau du musée national du PND (Parc National du Djurdjura), sis au niveau de Tikjda, M. Yatou a reçu différentes explications sur les activités de la conservation locale des forêts mais également sur les nombreuses espèces de la faune et de la flore que compte le parc national du Djurdjura. Il a été entre autres, question de la carbonisation du sol, de la production du liège, de l’apiculture, de l’extradition du goudron végétal et la récolte du gland de liège. À ce niveau-là M. Yatou, qui s’est félicité des efforts consentis par la direction locale des forêts, a plaidé également pour la mise en place des fondements d’une économie de forêt citoyenne. «Ce genre d’activités est à promouvoir et à développer. L’économie de forêt citoyenne est notre chevalier de bataille pour les années à suivre. Il s’agit d’activités à caractère économique, qui font créer des richesses, et des emplois et qui préservent au même temps notre tissu forestier. De nouveaux créneaux d’investissement seront prochainement autorisés et des cahiers de charge seront élaborés dans différentes spécialités. Le plus important pour nous est la préservation des forêts et de sa biodiversité», a-t-il ajouté. À la fin de sa tournée à Tikjda, le DGF a assisté à un lâché symbolique de plus de 80 chardonnerets élégants, une espèce de oiseaux menacée d’extinction et laquelle a presque disparu du massif du Djurdjura, en raison des braconnages et de la chasse non règlementée. À noter que le parc national du Djurdjura, à cheval entre les wilayas de Tizi-Ouzou et de Bouira sur une superficie totale de près de 19 000 hectares, compte plus de 1 242 espèces de plantes et 398 espèces animales. La majorité de ces espèces sont menacées d’extinction et sont protégées par un arsenal juridique.
O.K.