Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a souligné, hier à Alger, la disponibilité du gouvernement à la concertation et au dialogue sans exclusive, sur toutes les questions d’intérêt national, et ce, dans le cadre du respect des lois et règlements.
«Tout Algérien a sa place dans ce pays et peut participer à son édification. Mais revendiquer sa place implique d’admettre aussi que les autres ont droit à la leurs. C’est le cœur du message de la politique de réconciliation nationale par le peuple souverain et dont nous ne devons jamais dévier», a affirmé M. Sellal, lors de l’ouverture des travaux de la 19ème tripartite à Alger. Pour ce qui est la 19ème tripartite qui intervient dans une conjoncture économique marquée par la chute des recettes pétrolières, elle a pris un caractère plus économique que social. D’ailleurs, son principe objectif est l’adoption d’un nouveau modèle de croissance économique qui «déploie une approche claire et consensuelle jusqu’à 2019 avec des perspectives à l’horizon 2013», a indiqué M. Sellal. Ledit modèle comprend également, a-t-il soutenu, des mesures pour consolider la justice sociale sans surcoûts économiques, réformer la fiscalité et mettre le budget au niveau de la croissance et du développement humain et durable. Dans ce sillage, le Premier ministre a tenu à souligner que l’Etat a pour mission constante de concrétiser la justice sociale dans tous les domaines et parmi l’ensemble des franges de la société. «La justice sociale est un combat de tous les jours. Cette obligation constitue une ligne directrice intangible dans l’action de l’exécutif», a-t-il dit, avant d’ajouter que : «c’est dans cet esprit que s’inscriront les aménagements législatifs à engager en matière de droit du travail et de retraite après l’atteinte du consensus au sein de la tripartite».
«Économiquement, l’Algérie résiste»
Tout en reconnaissant la difficulté de la situation économique, M. Sellal a rassuré que le pays peut résister. «Pourtant dans ce contexte très difficile et à l’évolution improbables, l’Algérie résiste. Je le dis sans démagogie, la situation est dure et les contraintes sont réelles avec des lendemains incertains, mais économiquement l’Algérie résiste bien», a-t-il insisté. M. Sellal a illustré ses dires, en avançant quelques indicateurs économiques.
Il s’agit, notamment de la baisse du volume d’importation de 13,07% par rapport à la même période de l’année passée, des réserves de changes qui sont établies à 136,9 Milliards de dollars, du taux d’inflation qui est stabilisé à 4,11%, du niveau de liquidités dans les banques qui est à 1.684 milliards de dinars, et des crédits à l’économie qui sont en constante progression.
Dans le même ordre d’idées, le Premier ministre a indiqué que la progression du taux de chômage est faible (de 10,6% en 2014 à 11,2% fin 2015, et le niveau correct des réserves de changes et celui très bas de la dette extérieurs (1,8% du PIB).
En revanche, M. Sellal a mis l’accent sur la nécessité d’accélérer le processus de développement en encourageant davantage les investissements. À cet titre, il n’a pas manqué de préciser que le gouvernement «n’a jamais arrêté un projet en cours, et il ne compte pas le faire». Il a fait savoir, dans ce contexte, que le secteur de l’agriculture a besoin de 800.000 travailleurs, et celui de l’habitat de 400.000 autres.
Le même responsable a saisi cette occasion pour charger certains walis, qui ont pris part à cette tripartite, de prendre en charge le problème du foncier industriel, qui a été soulevé par le président du forum des chefs d’entreprises (FCE),
Ali Haddad, dans son intervention. «Ce n’est pas un problème politique, mais plutôt de mentalité. Il faut en finir avec la bureaucratie», a-t-il martelé.
Samira Saïdj

