Une grande opération de lutte contre le commerce informel a été mis en branle ces derniers jours au chef lieu de la wilaya. Sur décision du wali Maaskri, l’administration a investi le terrain pour procéder à ce qui semble un grand nettoyage de ces commerces de fortunes qui gâchent l’environnement. L’opération portée dit-on par le wali lui-même coïncide avec l’avènement de Ramadhan et à déjà abouti à la destruction de plusieurs baraques et étals à travers divers quartiers et cités de la ville. Il faut dire que Bouira et à l’instar des autres wilayas du pays, est confrontée à ce phénomène du commerce informel. Déjà en 2012, à la veille du lancement de la grande opération visant l’éradication du commerce informel décidée par le gouvernement Sellal, des dizaines de sites dédiés à cette activité ont été recensés par les pouvoirs publics à travers le territoire de la wilaya de Bouira. Il faut rappeler que la lutte contre ce phénomène qui gangrène l’économie nationale figurait parmi les points retenus dans le plan d’action du gouvernement. Au fait, ce dernier se devait d’agir d’autant plus que le phénomène a pris de telles proportions qu’il commençait sérieusement à menacer les fondements de l’économie nationale. À Bouira, l’informel est visible aussi bien en milieu urbain qu’à sa périphérie. Certes, il n’est plus de la même ampleur qu’il y a quelques années mais il existe toujours. Il faut dire que la lutte contre ce phénomène ne s’est jamais interrompue. La dernière opération d’éradication d’envergure décidée par les autorités à travers tout le pays, avec bien évidement le concours des services de sécurité a eu lieu fin 2012 et début 2013. Celle-ci y est pour beaucoup dans le recul du phénomène. À Bouira par exemple, plusieurs sites ont pu être éradiqués à l’époque et les commerçants qui y exerçaient recasés dans des marchés plus appropriés. Mais pas tous, car il n’y avait pas assez de structures, notamment des marchés de proximité pour accueillir tous les intervenants du marché informel. À l’époque, les structures déjà existantes ne pouvaient offrir suffisamment de places à ces marchands qui se comptaient par centaines, tandis que les projets de marchés de proximité particulièrement ceux des fruits et légumes, venaient à peine d’être lancés. Certaines structures d’ailleurs attendent toujours leur ouverture. C’est le cas par exemple de celles implantés à El Ksar, Ain Bessem et Bechloul. Le marché de proximité d’El Hachimia par ailleurs vient juste d’ouvrir ses portes. Il faut dire aussi que les commerçants refusent souvent de rejoindre ces espaces commerciaux et préfèrent plutôt exercer aux abords de routes. À l’issue de cette opération d’envergure lancée par les pouvoirs publics il y a quelques années, beaucoup de sites dédiés au commerce informel à travers la wilaya, à l’image de ceux implantés sur la RN18 à la sortie Ouest de la ville ou encore celui sis aux abords de la RN5 à Oued Dhous, ont pu être éradiqués. Idem pour les points de vente sis en ville. Seulement, il y a certains sites qui n’ont pas été touchés par ladite opération. C’est le cas de ceux implantés aux abords de la RN15, traversant les localités de Raffour et Chorfa. Paradoxalement, les intervenants au niveau de ces sites n’ont jamais été iniquités par les autorités concernées. Celui de Chorfa, un des plus importants dans la wilaya, a continué à «prospérer» pendant plusieurs années, et ce, malgré les nuisances et désagréments qu’il engendre au quotidien. Sur le tronçon de la RN15 où est implanté ce gigantesque site de l’informel, la circulation automobile y est tout le temps congestionnée. Les lieux sont insalubres. Le wali de Bouira, qui a passé par les lieux récemment, et vraisemblablement mecontent à la vue du site, avait sévèrement critiqué les responsables locaux en leur reprochant leur inaction. M. Maaskri avait alors instruit les responsables concernés de faire le nécessaire. Au début de ce mois mai, les élus locaux se sont enfin décidés à agir en procédant à l’éradication de dizaines de commerces implantés aux abords de la route. L’on notera, cependant, certaines tentatives de réimplantation, notamment sur la RN18 près des localités de Sidi Ziyane et Saïd Abid, mais aussi sur la RN15 à la sortie Est de la commune de Chorfa. Un suivi régulier de la part des autorités communales et des services de sécurité est indispensable, afin d’éviter un nouveau retour à l’anarchie. Ceci dit, les pouvoirs publics doivent être capables de proposer des solutions de rechange, à travers l’aménagement des espaces commerciaux adéquats, à même d’assurer aux différents intervenants les moyens de subsister.
D. M.