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Délocalisation des tombes de deux Chouhada

Dernièrement, l’organisation des enfants de Chouhada de la commune de Melbou et l’association Awal Issawal, en collaboration avec l’APC de Melbou, ont initié une opération de déplacement des ossements de deux Chouhada, en l’occurrence Laâkab Saadi et Laâkab Bachir. C’est vers 7 h 30 du matin que les initiateurs et les membres de familles de ces martyrs, ont pris le chemin vers Jorahela, où feu Laâkab Saadi et Laâkab Bachir ont été enterrés un certain 16 novembre 1961. «Les deux vaillants soldats de l’ALN ont trouvé la mort après un accrochage avec l’armée française», nous raconte Saïd Kakouche, un moudjahid de Tizi Ouar (Tizi El Oued), qui a participé à cet attentat. Et d’ajouter, «l’un de ces Chouhada a abattu un avion français à l’intérieur duquel il y avait le pilote et son copilote. Les restes de cet avion existent à ce jour, mais ils sont presque entièrement ensevelis sous la pierraille et les graviers qui se détachent sans arrêt de cette montagne rocailleuse». Après avoir déterré les ossements pour les placer dans des boites spéciales, les initiateurs ont trouvé beaucoup de difficultés pour les transporter à cause du relief accidenté et rocheux de la montagne. Ce n’est que vers 13 h 30 que l’équipe a rejoint le cimetière des Chouhada de Melbou dit Ras El Beghal. Elle était attendue par les autorités locales, à savoir le maire, M. Majid Guendoul, les élus, la gendarmerie nationale et la police. Après avoir achevé l’enterrement, l’imam de Tizi El Oued a fait un bref discours pour rappeler que ces deux Chouhada, ainsi que tous ceux qui se sont sacrifiés pour la liberté ne sont pas morts mais demeurent toujours vivants et se reposent en paix au paradis. «Laâkab Saâdi est né en 1936, et Laâkab Bachir en 1937, et ils avaient respectivement 25 et 24 ans quand ils ont rejoint le maquis. Ils s’étaient rebellés et sacrifiés pour libérer notre pays. Ils avaient refusé le joug de la hogra des français», nous a dit Laâkab Abdelhamid, un cousin des deux défunts. Pour sa part, Abdelaziz khentous, président de l’association Awal Issawal, a promis de réaliser un reportage filmé sur cet événement historique. Dans cette région, plusieurs cimetières improvisés durant la guerre de libération pullulent encore dans les montagnes avoisinantes, et ce ne sera que reconnaissance légitime de les déplacer et les enterrer décemment tant que subsistent encore des témoins oculaires. Ces déplacements auront pour effet de transmettre le message des martyrs pour la postérité un message de paix et de liberté qui doit demeurer vivace dans l’esprit de tout un chacun.

Saïd M.

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