La force publique intervient à Tifilkout

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Hier, sans doute avec le consentement du wali Brahim Merad, si ce n’est sur son ordre, la force publique a dû intervenir à Illiltène pour procéder à la réouverture de la mairie fermée depuis jeudi par des villageois de Tifilkout, engagés dans le conflit autour de l’histoire de captage des sources d’eau avec d’autres villages de la localité.

Pour rappel, ils sont quatre villages de la municipalité à savoir d’un côté Tifilkout et Taghzout et de l’autre Azrou et Iguefilene à se livrer bataille autour de la gestion des eaux des sources de la région. Il y a de cela une semaine, après plusieurs tentatives avortées de l’administration et de l’APW pour solutionner le problème, le wali a intervenu à son tour en réunissant toutes les parties en conflit et même parvenu à faire partager un deal aux protagonistes pour dépasser du moins durant ce Ramadhan la crise, avec la promesse de se repencher plus profondément sur le problème dans les semaines à venir. Sauf que semble t-il les villageois de Tifilkout qui pourtant avaient consenti à la proposition du wali auront fini par revenir sur leur exigence initiale, à savoir revenir à la répartition de l’eau tel que c’était en 1994.» Suite à quoi les villageois de cette bourgade ont procédé donc depuis jeudi dernier à la fermeture de la mairie et de la daïra. Et hier, la force publique a fini par intervenir pour la réouverture des deux institutions. A cet effet des brigades anti émeutes de police ont été dépêchés sur les lieux, notamment au siège de la daira d’Iferhounène afin d’évacuer les villageois qui avaient installé une tente devant l’édifice, que les forces de l’ordre ont d’ailleurs confisquée.

Les villageois assiègent toujours la daïra d’Iferhounène

Dans le contact et les échanges entre policiers et manifestants, il est à noter que de petites escarmouches sans gravités ont eu lieu entre les jeunes de Tifilkout à l’arrivée des policiers accueillis avec des lancers de cailloux. Mais cela s’est d’ailleurs vite estompés, notamment suite à la vigilance des encadreurs qui ont demandé à leur citoyens de s’asseoir à terre face aux CRS qui se sont eux aussi contenté de former un bouclier devant l’entrée de la daïra pour protéger sans doute les franchises de cette administration publique. La daïra restera alors fermée malgré cette intervention musclée des forces de l’ordre, contrairement à la mairie de Tifilkout qui a été elle rouverte dès le matin avec l’arrivée sur place de la gendarmerie. Le service a même été assuré normalement assure t-on. «C’est une reprise timide mais on a travaillé normalement aujourd’hui après l’intervention de la gendarmerie,» confirme un intervenant administratif au niveau de la mairie. Cela dit, les villageois de Tifilkout se disent déterminés à poursuivre leur action jusqu’à satisfaction de leur revendication, à savoir «le retour à la répartition des débits d’eau de 1994», a souligné Allik Azouaou, porte-parole des villageois.

Madjid Aberdache

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