C’est l’Aïd avec son lot de dépenses !

Partager

À quelques jours de la fin du mois de Ramadhan, les trottoirs sont déjà achalandés de jouets pour enfants. Les petits vendeurs exposent aux regards des passants une panoplie de gadgets.

En effet, pour ce début, à cause de la chaleur, ce n’est qu’après la rupture du jeûne que de nombreuses familles, profitant de la fraîcheur nocturne, préfèrent sortir et faire leurs achats. D’ailleurs, il nous a été donné de constater que c’est la dizaine du mois la plus animée du Ramadhan. Ainsi, pour faire plaisir à leurs progénitures, les parents consentent d’énormes sacrifices pour l’achat des vêtements et quelques jouets à cette occasion, en dépit des prix inaccessibles affichés ici et là.  » C’est cher. Mais qu’est-ce que voulez qu’on fasse, il faut quand même faire plaisir aux enfants. N’est-ce pas? « , nous interrogera cette mère de famille sortie d’un magasin de vêtements pour enfants au centre-ville.  » Un ensemble et une paire de mocassin pour un bébé de cinq mois sont fixés à plus de cinq mille dinars. On nous dit que ce sont des vêtements importés de Turquie et d’ailleurs. Puisque c’est notre premier enfant, on ne doit que s’incliner devant ce caprice « , ajoutera notre interlocutrice. Comme celle-ci, elles sont nombreuses à faire ce geste. Ce que nous avons remarqué est que les mamans sont plus dépensières que les papas.  » Tout est cher. Il n’y a pas que les vêtements qui le sont. Il faut savoir que même le loyer au centre-ville s’est renchéri ces dernières années. Un local comme celui-ci me coûte les yeux de la tête. En deux ans, le propriétaire m’a doublé le loyer. Et puis, nous ne travaillons qu’en de pareilles occasions. Il y a énormément de charges auxquelles nous ne pouvons pas répondre », nous confiera un gérant d’un magasin réputé pour ses différentes marques de vêtements. Si les familles aisées ne comptent pas encore leurs sous, ce n’est pas le cas des bourses moyennes qui se rabattent sur les vêtements d’occasion et autres petits jouets généralement en plastique au moindre prix. D’ailleurs, cela est visible du côté de la friperie. C’est à ce niveau que ces pères de familles trouvent leurs comptes.  » Pour ce mois de Ramadhan, les prix des produits alimentaires, comme les légumes et fruits, n’ont pas connu de baisse. Maintenant, nous devons encore affronter d’autres dépenses. Je vous assure que même un cadre moyen ne pourra pas faire face à cela. Fort heureusement qu’il y a ces quelques vêtements d’occasion, même si usagés, pour faire plaisir aux enfants, car dans les magasins, ils sont inabordables. Est-ce que réellement un salarié peut débourser dix mille dinars pour faire habiller un seul enfant ? « , suffira de nous répondre un parent qui s’affairait à choisir quelques habits dans des ballots exposés par un revendeur sur la place du marché. Concernant les jouets, les prix varient entre mille et trois mille dinars. En tout cas, chacun prépare cette fête selon ses moyens et sans la frénésie d’achats du début du Ramadhan, d’autant plus que d’autres événements sont attendus juste après l’Aïd, comme les fêtes familiales et autres occasions.

Amar Ouramdane

Partager