Tel un désert sous le soleil

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Le Ramadhan et la canicule venue avec sont derrière le changement des habitudes des citoyens de la région de M’Chedallah, lesquels désertent les rues et places publiques durant les journées. La plupart se cloîtrent chez eux jusqu’après la rupture du jeûne, notamment ceux ayant la climatisation et l’internet dans les foyers, lesquels constituent l’écrasante majorité. Les plus résistants et les pères de familles font des sorties éclairs en fin d’après-midi pour les indispensables emplettes et rentrent rapidement chez eux pour attendre l’appel à la prière d’El Maghreb. Au milieu de la journée, pas âme qui vive dehors ; ceux qui sortent pour une raison ou une autre se déplacent furtivement et évitent de faire du bruit, comme s’ils ont peur de rompre le silence qui enveloppe les centres habités. Même les véhicules se font rares et font moins de bruit. Ça donne une drôle d’impression de traverser une ville, d’habitude bruyante, plongée dans un silence sidéral notamment durant les week-ends et les débuts de matinées. Durant le restant de la semaine, à part les administrations et les institutions de santé qui connaissent une timide animation, rien ne bouge, c’est à croire que le monde a cessé de tourner, particulièrement en ces journées caniculaires. C’est pendant cette période du Ramadhan qu’on savoure les merveilles de Dame nature, avec des milliers d’oiseaux qui gazouillent, de chats qui miaulent et de chiens qui aboient. Des airs magnifiques qui sont de coutume noyés par les bruits que font les humains. L’autre notable animation est constatée au niveau des sources naturelles et les divers points d’eau en haute montagne qui sont carrément pris d’assaut par les jeûneurs qui y affluent de toutes parts à la recherche d’une eau naturelle fraîche et limpide, à quelques heures seulement de la rupture du jeûne. Par contre, la nuit, ces mêmes villes et villages se réveillent en fanfare : rues et ruelles, cafés et magasins d’alimentation générale grouillent de monde. En effet, hommes et enfants et même des femmes dans les grandes agglomérations sortent de chez eux après le ftour et prennent possession du moindre espace public pour veiller jusqu’à tard dans la nuit, et ne rentrer qu’à l’heure du shour au petit matin.

Oulaid Soualah

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