Par Sadek A.H.
Nous pourrons supposer, croire et supputer que le tourisme est bon créneau en Kabylie. La montagne, la mer et tout le toutim pour racoler large, pour en faire la destination idoine en Algérie. Mais cela ne suffit pas d’avoir un patrimoine à portée de mains, il faudrait un surcroît d’effort et de volonté politique. De plus, combien de promoteurs attendent Godot, le sésame, l’autorisation qui leur permettra d’investir dans ce secteur. Sur 110 projets inscrits au niveau de la wilaya dont 17 sont en cours de réalisation et 93 non encore lancés, 38 ont reçu l’accord de principe du ministère de l’aménagement du territoire, du tourisme et de l’artisanat, mais seuls 4 investisseurs ont obtenu un permis de construire. Ces projets non-lancés, dont des résidences touristiques, des hôtels et des relais routiers, permettent la création de plus 2200 emplois directs, à en croire le directeur du tourisme de la wilaya de Tizi-Ouzou. Excusez du peu aussi des investissements, en aval, qui pourront accompagner ce secteur, dont l’artisanat local, la cuisine traditionnelle, les sports de montagne et bien de choses encore. Cependant, nous pouvons dire que Dieu a doté cette région de vestiges historiques appartenant à toutes les périodes depuis le paléolithique à nos jours, de forêts avec un patrimoine floristique et faunistique endémique et rare, et des traditions millénaires qui défient le temps par leurs survivances et leur actualité. Il est clair qu’avec tout ça, on ne peut qu’être fier de ce don inégalable dont nous ont nantis la nature et l’homme à travers l’histoire. Toutefois, il n’est pas dit que le tourisme fonctionne tout seul, sans l’intervention de gens de métier, sans un accueil et service de qualité reconnus. Le touriste est un ambassadeur, un promoteur, une valeur ajoutée une fois rentré chez lui. Il peut promouvoir ou déchoir, rehausser ou rabaisser, en fonction de ce qu’il a trouvé rencontré à son arrivée. L’hôtellerie publique a démontré ses limites, ses tares et ses insuffisances malgré le fait qu’elle soit dotée de tout le nécessaire. Ce qui lui manquait c’était l’essentiel, le service parfait. «Makanch, oulach, on n’a pas» ce sont des mots qui ne veulent rien dire en hôtellerie et en restauration. Et c’est ce genre de vocables qui tuent à petit feu nos établissements publics.
S A.H.