À l’instar des autres régions de Kabylie, la vente de la galette traditionnelle fait fureur à Tibane et ses alentours. Ce commerce très fructueux meuble bien des espaces aussi bien dans les grands centres urbains que dans les zones un peu reculées. Dans la localité de Tibane, un jeune pizzaiolo excelle dans la confection des galettes à la semoule (lmatlouɛ). La boutique aménagée à l’occasion du mois de Ramadhan fait office d’une mini boulangerie avec un four de pizzeria, et les consommateurs n’hésitent pas à patienter devant l’entrée de cette dernière pour s’approvisionner en quelques délicieuses galettes. En ce mois de carême, la consommation de ce pain traditionnel, devenue la seconde nature des jeûneurs, a provoqué une certaine nostalgie pour accompagner les plats du ftour, si bien qu’aucun aliment ne peut le remplacer. Fabriqué de manière artisanale et simple, ce pain, en forme ronde, commence à ‘’survoler’’ tous les espaces de vente conquérant les autres délices des boulangers. Pratiquement chaque année et à la même occasion, des consommateurs de la localité et des communes limitrophes comme Chemini, Souk-Oufella, Akfadou, Tinebdar,…n’hésitent pas à parcourir des kilomètres pour l’achat de cette fameuse galette. «La galette a de tout temps garni la table des Kabyles, du fait que la même tradition de préparation a été préservée de mère en fille avec une nuance et un choix dans la matière première, semoule d’orge ou blé. Le prix d’une galette est de 30 dinars, ce qui est relativement acceptable compte tenu de la qualité de ce produit», nous dira un père de famille rencontré devant la devanture dudit boulanger. La galette est un aliment de base pour les Kabyles, mais aussi pour une bonne partie des Algériens. La vente de la galette est, à vrai dire, un fait nouveau, puisqu’habituellement, ce pain est préparé quotidiennement et par tous les ménages. Bon nombre de personnes se disent incapables de s’en passer à telle enseigne qu’ils sont devenus accrocs.
Bachir Djaider