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Les prix flambent de nouveau

Les prix des fruits et légumes, qui avaient connu une baisse en début de semaine dernière, sont revus à la hausse ces derniers jours.

En effet, lors d’une virée au marché central, nous avons constaté qu’à la veille de l’Aïd El Fitr, certains marchands de fruits et légumes ont augmenté les prix. Ainsi, la tomate est déjà passée à 120 dinars le kilo, soit une augmentation de plus de 30 dinars par rapport à la journée d’avant-hier. Les autres légumes ne sont pas en reste. La courgette est fixée entre 100 et 140 dinars, la salade à 120 dinars et le concombre est passé lui aussi, à 100 dinars, voire plus. Mais, ce sont surtout les viandes qui restent hors de la portée. Si, rappelons-le, les viandes blanches ont connu une certaine stabilité puisque le poulet non vidé est toujours à 220 dinars le kilo, rien n’a été fait pour faire baisser les viandes rouges tant sollicitées pour cette fête. Mais en dépit de cela, c’est la chaîne devant les bouchers. «Je sais que c’est cher. Mais, on ne peut pas passer une fête comme celle-ci sans viande. Vous voyez, les prix sont inabordables. Cependant, il faudrait quand même un petit sacrifice. On ne va pas accueillir les proches sans leur servir un plat sans viande», nous répondra un client, qui attendait son tour devant une boucherie sise au centre-ville. Dans cet ordre d’idées, il est peut être très utile de souligner que dans de nombreux villages de la région, depuis belle lurette, louziâ (Timechret), qui consistait à immoler des bêtes pour cette occasion, a été mise de côté. Or, disons-le, que c’était non seulement un moment convivial au sein des villages, mais aussi, un moyen de permettre aux habitants d’avoir de la viande à un prix moyen. «Les jeunes d’aujourd’hui ne veulent plus qu’on leur parle de cette tradition. Elle d’ailleurs été abandonne au niveau de notre village. Pourtant, avant, quand nous sacrifions des moutons, c’était tout le monde qui avait sa part. Et les pauvres ne payaient rien», regrettera cet habitant de Tafoughalt dans la commune d’Aït Yahia Moussa. Cependant, le rush est constaté devant les vendeurs des produits pour gâteaux. Durant cette dernière semaine du mois sacré dès la rupture du jeûne, des cohortes de femmes les prennent d’assaut. «Nous profitons de ce peu de fraîcheur pour non seulement acheter les produits de gâteaux, mais aussi, acheter les vêtements pour nos deux filles. Je sais que vous diriez que c’est cher, mais, on ne peut pas s’en passer. Ce n’est pas toujours la fête», dira ce père accompagné de ses enfants et de son épouse accosté devant un magasin d’habits pour enfants. Certes, le client a tout devant lui mais, mais les prix qui sont appliqués sont très élevés. D’ailleurs, certains préfèrent se rabattre sur les vêtements asiatiques, car ils sont plus abordables. «L’essentiel pour moi est que mes deux filles sortent le jour de l’Aïd correctement vêtues. Peu importe la qualité d’autant plus que c’est l’été», suffira de nous répondre un père de famille qui s’affairait devant les vendeurs de vêtements à la sauvette qui se tiennent au centre du marché de la ville. Devant tant de dépenses, beaucoup de personnes comptent leurs sous, car elles savent pertinemment qu’après l’Aïd, d’autres dépenses faramineuses les attendront, surtout que des fêtes de mariage sont fixées dès le jeudi après l’Aïd. Ce sont des rendez-vous qui attendent les familles algériennes.

Amar Ouramdane

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