Sit-in devant le siège de l’ADE

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Les délégués de la coordination des comités de villages de la commine de Maâtkas, ont observé hier matin, un sit-in devant le siège de l’ADE, au chef-lieu de wilaya. Cette action décidée lors d’une réunion tenue le week-end dernier au village Tizi Tzougarth et initiée pour faire entendre la voix des citoyens de la commune qui souffre du manque d’eau dans les robinets depuis plusieurs jours, a été appuyée par la présence d’une centaine de villageois. La délégation des comités a été reçue par le directeur de l’unité de Tizi-Ouzou, M. Barzoug, où les contestataires ont rappelé les décisions prises et les instructions données par les responsables du secteur de l’hydraulique lors d’une réunion précédente. Ces dernières «sensées améliorer les choses et juguler, au moins relativement, la pénurie, n’ont apporté aucune amélioration sur le terrain», commente un citoyen. «Au contraire, cela s’est empiré. Mis à part les deux ou trois jours qui ont suivi ces décisions où l’eau est arrivée avec un débit très faible, les robinets sont redevenus secs», renchérit un délégué. Ce à quoi rétorquera le directeur de l’unité : «pourtant, le pompage se fait normalement, comme convenu». Alors, la question qui se pose d’elle même est où va cette eau pompée de la station de Tassadort pour la région de Maâtkas? Les délégués ont rappelé aussi à leur interlocuteur les citernes de l’ADE promises pour l’approvisionnement des villages les plus touchés par cette pénurie, mais qu’ils n’ont jamais vues arriver dans leurs patelins. Celui-ci répondra que son unité ne dispose pas de beaucoup de moyens humains et matériels. «Nous avons dix-huit camions, mais pas de chauffeurs», argumentera-t-il. Pour rappel, le problème d’AEP à Maâtkas est endémique ces derniers temps, et a donné naissance, notamment en période estivale, à de nombreuses actions de protestation, dont des fermetures de routes, des sièges APC et de daïra, etc. Les secteurs de Berkouka et d’Ait Aissa Ouziane, où cette crise d’eau se faisait sensiblement sentir par le passé ont été à eux seuls, auteurs d’une dizaine de ces actions.

Une délégation a été reçue par le directeur de l’unité

Avec l’adduction à partir de forages opérés à l’oued Bougdoura au profit du premier secteur et la réalisation d’une conduite spéciale au deuxième, tout le monde a cru au soulagement et au désengorgement de la conduite venant de la station de pompage de Tassadort, synonyme de disponibilité de cette denrée vitale. Hélas, c’est l’effet inverse qui s’est produit puisqu’elle se fait de plus en plus rare de nos jours, chose que les citoyens ne comprennent pas. «Auparavant, l’eau était disponible H24 et 7 jours sur 7 chez moi. A présent, au lieu de voir les choses s’améliorer, c’est l’inverse qui s’est produit, du fait qu’elle n’arrive que rarement et avec un débit très réduit. Où est donc passée toute cette eau qui alimentait auparavant le secteur de Berkouka à raison de 4 jours par semaine ?», interrogera un délégué le directeur de l’ADE. D’autres ont parlé aussi des conduites de distribution et de transport très vétustes et qui n’ont jamais été changées depuis l’indépendance. «En plus des déperditions qu’elles génèrent, ces conduites seraient à l’origine de quelques maladies très répandues dans la région», soutient un autre délégué. En tout état de cause, les deux parties ont convenu d’une autre rencontre pour remédier à cette situation. «À défaut de solutions immédiates pour résorber la crise dans les meilleurs délais, et de projets d’envergure pour définitivement rayer ce problème, après l’Aïd, nous passerons à d’autres actions de protestation», soutiendra en définitive le premier délégué.

Said S.

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