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Ces jouets qui banalisent la violence

Autre temps, autres mœurs. Depuis le début des années 1990 ponctuées d’insurrections armées et de violence, les fabricants de jouets et autres gadgets destinés aux enfants ont aussi versé dans cette sphère de violence. En effet, ils sont passés des poupées, avions, motos, autos et autres reproductions de personnages de dessins animés tels tintin, la panthère rose,… pour se focaliser sur la fabrication de jouets en séries variées de toutes sortes d’armes, entre kalachnikov, mitraillettes, véhicules militaires blindés, des arcs, sabres et épées et toutes sortes d’armes de poing comme les pistolets et les grenades. Même les traditionnels masques sont remplacés par des cagoules. Ce qui est effarant est le fait que malgré leur cherté excessive, ces jouets s’écoulent rapidement, d’où une prolifération de vendeurs occasionnels de jouets, lesquels squattent les trottoirs et le moindre espace à l’intérieur des villes et villages, comme c’est le cas à M’Chedallah, à la veille de l’Aïd et le jour même de cette fête. En effet, des nuées d’enfants s’agglutinent autour de ces étalages de fortune pour acheter ces armes en plastique, sous l’œil encourageant des parents ! En outre, parmi tous ces jouets proposés sur les marchés de la région, il existe certains dont l’usage peut s’avérer dangereux pour la santé. Certains de ces jouets qui sont importés de Chine sont à l’origine d’allergies cutanées chez les enfants, particulièrement ceux en bas âge. Pour certains psychologues, en plus du danger physique qu’ils peuvent représenter, ces jouets facilitent la propagation de la violence au sein des enfants. D’ailleurs, même les jeux de récréation ont carrément changé en passant du cache-cache, de la course-poursuite, de la marelle et de la corde pour les filles, aux batailles rangées à coups de pétards et de sabres ou en simulant des attentats et autres embuscades armées. De malheureuses mises en scène auxquelles s’adonnent des gamins et qui reviennent à chaque fête religieuse, que ce soit l’Aïd ou le mawlid Ennabaoui. Il est révolu le temps où en pareilles circonstances, ce sont les parents qui choisissent eux-mêmes les vêtements et les jouets à offrir à leurs progénitures; un changement radical du comportement enduit de violence qui ne présage rien de bon.

Oulaid Soualah

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