Fini le folklore bouche-trou ?

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l Parmi tous les enseignements dispensés dans l’école algérienne, l’enseignement de tamazight est sans aucun doute celui qui le plus confronté à “quoi et comment enseigner ?” Ceci s’explique par la précipitation – une précipitation politique, faut-il le souligner – d’introduire au plus vite tamazight à l’école, répondant ainsi à une exigence politico-conjoncturelle plutôt qu’à une revendication légitime et “millénaire”. Du point de vue pédagogique, donc par souci d’efficacité, la priorité des priorités aurait été de préparer à tamazight un terrain didactique. Aujourd’hui et près de dix ans après “tamazight à l’école”, l’Etat si l’on se fie au dialogue archs-gouvernement, semble afficher sa volonté de réajuster le tir. Formation des enseignants, formation des formateurs, nouveaux postes budgétaires, ouverture de départements de langue amazighe à l’université de Batna, Bouira, Tlemcen… sont autant d’engagements pris par l’Etat sur la table des négociations, affirmait ce week-end, Djafar Abdedou, délégué des archs, et Bellal Ahmed, porte-parole des enseignants contractuels, aux enseignants de Bouira. Ces derniers, des contractuels pour la plupart, ont été invités par les archs de Bouira pour écouter leurs préoccupations et les informer à propos des engagements du chef du gouvernement. Ils apprendront ainsi que 525 postes budgétaires pour tamazight vont être incessamment ouverts. Chose qui à priori réglerait définitivement le problème des 54 enseignants contractuels de Bouira. Seulement, ces derniers ne cachent pas leur crainte de voir les nouveaux postes budgétaires détournés et affectés ailleurs. C’est pourquoi il a été décidé de désigner une commission qui se chargera du suivi de ces nouveaux postes budgétaires. Il sera aussi décidé de prévoir des actions de protestation, si toutefois tous ces engagements ne se matérialisent pas. Présents à la rencontre, 11 licenciés en tamazight ne comprennent pas que la Direction de l’éducation de Bouira ne retienne pas leurs demandes d’enseigner, alors qu’elle “affecte à l’enseignement de tamazight des enseignants quasiment sans profil et sans niveau”. Cela renseigne, si besoin est, sur l’idée que se font les cols blancs de l’éducation sur tamazight : un folklore bouche-trou. Mentalité, et c’est le moins que l’on puise dire, de taleb de zaouia qui continue d’empêcher l’école d’aller de l’avant.

T. O. A.

Bientôt un département de langue amazighe

Nous apprenons que l’ouverture d’un département de langue amazighe à l’université de Bouira est à l’ordre du jour. Le nouveau département ouvrira ses portes l’année universitaire prochaine, nous assure-t-on. Cet acquis, si toutefois il dépasse le stade de “engagement du pouvoir”, rendra un grand service aux étudiants de la région et, surtout, à tamazight;

T. O. A.

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