Le poisson continue d’être commercialisé à l’air libre, sous le soleil et la poussière en dépit des risques sur la santé, induits par la rupture totale de la chaîne du froid.
Le phénomène est flagrant dans la localité de Sidi-Aïch où des vendeurs écoulent leurs marchandises en toute quiétude. Le marché jouxtant le siège de la municipalité éponyme enregistre, chaque jour, un rush de consommateurs, qui ne mesurent pas «apparemment» l’ampleur du danger qui guette leur santé. Les poissonniers scrutent leurs caisses de sardine flétrie sous un soleil de plomb. La scène est presque banale pour les passants. L’apprenti poissonnier semble inquiet. Son produit est hautement sensible et la température frôle les 40°C. Toutefois, il reste jusqu’à l’écoulement de sa marchandise, même sachant que celle-ci n’est bonne qu’à être jetée. Il va même jusqu’à utiliser certaines astuces pour attirer des clients, en baissant les prix et en jetant constamment de l’eau sur le produit pour cacher son dessèchement. Le mercure a, à l’évidence, réussi là où les pouvoirs publics ont lamentablement échoué. En effet, le » coup de folie » du thermomètre, qui taquine les 40°C depuis près d’une semaine, a ramené le prix du poisson à des proportions » raisonnables » : 150 à 200 DA le kilo de sardine au début de ce mois de juillet à Sidi-Aïch. Mais là où le bât blesse, c’est que ce produit pélagique, qui s’abime rapidement, est vendu comme une vulgaire marchandise, sous un soleil de plomb au marché de la ville. Cette situation n’est pas l’apanage de la seule cité de Sidi-Aïch, car le même constat est enregistré aux différentes localités, dont la marchandise est écoulée parfois au-delà de midi, sous un soleil brûlant. Pourtant, la réglementation est claire : la vente de la sardine au-delà de 11h est interdite ! Les risques d’intoxication alimentaire sont récurrents au cours de toute l’année, mais durant la saison estivale, ils sont plus importants en raison des fortes chaleurs qui favorisent la prolifération des microbes. La rupture de la chaîne de froid et/ou l’absence même de cette dernière, ainsi que le non-respect des règles d’hygiène accentuent plausiblement le spectre d’intoxication. Le verdict est sans appel chez les poissonniers activant dans le centre-ville susvisé et dans les différents hameaux de la localité. Ces commerçants continuent d’écouler leurs marchandises sans se préoccuper des conditions d’hygiène qui font défaut. L’étalage des caisses de poisson à l’air libre sans prise en compte des commodités sanitaires, laisse perplexe le consommateur, souvent obnubilé par une qualité douteuse et casuelle. Nul besoin de gamberger longtemps pour se rendre compte de l’inanité des règles d’hygiènes auxquelles font fi les vendeurs de poisson, d’autant plus que les caisses contenant ladite marchandise sont exposées à la poussière, aux différentes mouches qui s’ajoutent au décor, ce qui compromet davantage la santé du consommateur. En cette période caniculaire, ce produit cessible est vulnérable aux pics de températures qu’affiche le mercure. De facto, le poisson se détériore et s’avarie vite sous l’effet de la chaleur, et en absence des moyens de conservation, les qualités nutritionnelles et gustatives du poisson ne sont guère de mise.
Bachir Djaider