Risques permanents d’intoxication alimentaire

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La chaleur aidant, les risques d’intoxication alimentaire deviennent de plus en plus fréquents. Les étalages au soleil de produits sensibles deviennent courants. Faisant fi de toute règle d’hygiène, certains individus, mus par le gain facile, saisissent toute occasion qui se présente à eux pour engranger de l’argent, quitte à mettre en danger la santé d’autrui. Mais ce sont surtout les mauvaises conditions d’hygiène lors de la préparation et de la vente de sandwichs qui a attiré notre attention. Mardi dernier, la veille de l’Aïd, est de ces journées où les chiffres d’affaire sont montés en flèche. Une journée qui a drainé des centaines d’enfants à Aïn El Hammam ville. Parmi les marchands de jouets, de vêtements et autres, se tenait…un gargotier en plein milieu de la rue. Une table sur laquelle sont posés des fourneaux, un récipient pour les frites et un autre pour les merguez font office de restaurant. De nombreux enfants, attirés par l’odeur de la nourriture, l’entourent pour déguster ces casse-croutes, étalés à l’air libre. Ni les gaz, provenant des pétards qu’on brule à deux pas, ni les volutes de poussière soulevées par le vent, ne semblent dissuader ces jeunes clients dont certains étaient accompagnés de leurs parents, de faire la chaîne pour avoir de quoi calmer leur faim. Deux jours auparavant, c’est en plein centre de Tizi-Ouzou, dans une pâtisserie, connue comme l’une des meilleures enseignes du chef-lieu de wilaya, qu’un vendeur a essayé de nous fourguer un gâteau datant de plusieurs jours. Il attira notre curiosité par son empressement à changer les fruits de décoration, sous nos propres yeux. Qu’en est-il alors de la crème au beurre ? En guise de réponse à nos questions concernant la fraicheur de son produit, le jeune pâtissier nous propose de choisir une autre pièce, loin d’être fraiche, aussi. Au moment où, comme dirait l’autre, «n’importe qui fait n’importe quoi», les consommateurs se retrouvent menacés par des intoxications alimentaires qui peuvent s’avérer mortelles, en cette période de canicule. Des exemples de menaces sur la santé des citoyens foisonnent. Les limonades, les yaourts, les glaces et autres produits périssables sont exposés au soleil sur les devantures des épiceries sans crainte de représailles des services concernés. Les services des urgences des hôpitaux accueillent souvent des malades intoxiqués par des produits laitiers ou de boucherie, avariés, sans que les victimes ne déposent plainte. Seule la multiplication des visites des contrôleurs d’hygiène limiterait ce genre de pratique. Ces services pourraient éventuellement être aidés par les citoyens qui pourraient dénoncer ces dépassements via un numéro vert, s’ils se donnaient la peine d’en avoir un.

A.O.T.

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