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Le quartier Tala Islan désenclavé après 50 ans de calvaire

Situé en périphérie Ouest du chef-lieu de commune Takerboust, le quartier Tala Islan -qui porte un nom des plus originaux- est sans aucun doute celui qui a le plus souffert du manque de commodités, telles que cette indispensable voie d’accès. Cette dernière n’était qu’un étroit sentier de chèvres en terre battue et non aménagé serpentant entre les maisons. Le quartier en question regroupe près de 60 foyers qui abritent environ 1 000 âmes. Il est construit sur les flancs d’une colline abrupte presque en précipice dont les résidents, notamment les enfants ou les personnes âgées, éprouvent d’énormes difficultés pour rentrer ou sortir de chez eux, particulièrement en hiver où les importantes et fréquentes chutes de neiges les font cloîtrer chez eux durant des jours. Cette voie d’accès centrale du quartier en question vient de bénéficier d’une opération d’aménagement avec élargissement pour permettre à un véhicule d’y circuler à l’aise ; ce qui est une véritable prouesse sur ce terrain escarpé incliné à plus de 120° de décapage. Elle sera revêtue en béton dans les jours à venir au grand bonheur des résidents qu’on a rencontrés sur les lieux lundi dernier. Les habitants du quartier ont accouru pour prêter main forte à l’entreprise chargée de la réalisation de ce tronçon d’environ 350 mètres. L’un d’eux nous apprendra avec une forte émotion qu’il a sa fille handicapée moteur âgée de 40 ans qui n’a jamais quitté leur domicile, et ce, à cause de l’impraticabilité de ce sentier. D’autres racontent qu’ils ont acheminé les matériaux de construction de leurs maisons sur leurs dos. Ce sont là les contraintes majeures vécues par ces malheureux habitants qui disent être soulagés de voir enfin arriver dans leur cité après cinquante ans d’attente, ce genre de commodités des plus indispensables. D’autres évoquent une dernière contrainte qui est celle de leur raccordement au réseau d’électricité. En effet, environ 35 habitations de ce quartier ne sont pas encore branchées à l’électricité ; ce qui a contraint la majorité à procéder à des branchements anarchiques dangereux. Le maire, présent à la rencontre, dira qu’un projet d’extension d’au moins trois pylônes électriques est nécessaire pour couvrir tout le quartier. Il nous apprendra, sur un autre volet, que ce dernier est un ancien terrain collectif appartenant à la communauté de Takerboust, dénommé « echmel », qui a été cédé par le comité des sages vers la fin de la guerre de libération aux citoyens nécessiteux qui n’avaient pas de terrains où bâtir leurs maisons. Il nous apprendra aussi que ce projet d’aménagement de la voie d’accès a coûté une bagatelle de 650 millions de centimes dont une partie est financée sur le chapitre du plan sectoriel de développement (PSD) et le reste amputé sur le budget communal. Quant à l’opérateur chargé de sa réalisation, il reste confiant malgré l’extrême difficulté du terrain que l’ouvrage soit livré avant l’hiver.

Oulaid Soualah

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