Les locaux de l’opération baptisée «100 locaux pour chaque commune» lancée par le président de la République en 2005 en vue d’enrayer le chômage chez les jeunes, n’ont pas réussi à résorber grand-chose. Approximativement, cette opération qui avait ravi les chômeurs, devait procurer environ 300 000 postes de travail à l’échelle nationale. Mais depuis, 11 ans après, la majorité d’entre eux sont dans un état de délabrement avancé ; rares sont les locaux exploités, car, nombreux ceux qui ne sont pas encore distribués, mal distribués, détournés par les élus locaux au profit de leurs familles, abandonnés par les locataires ou sous loués. Théoriquement, ces locaux devaient être une aubaine pour les bénéficiaires vu que le coût de location est symbolique. En effet, selon le journal officiel du 20 mars 2011, le bénéficiaire, pour les trois premières années, devrait s’acquitter d’une somme de seulement 10% du coût du loyer et charges ; concrètement, un local de grande surface revient à 130 DA/mois, une somme très dérisoire qui est, peut être, à l’origine de ce peu d’intérêt à leur égard. Pratiquement, ces locaux sont devenus des endroits où pullulent tous les vices, des lieux de rendez-vous pour les jeunes en mal d’espaces de divertissements, et durant la nuit, des endroits pour consommation de drogue et d’alcool. En somme, ils ont été convertis en lieux de débauche qui ont fini par corrompre même les environs immédiats. La raison avancée ça et là pour justifier cet abondant est généralement leurs lieux d’implantation ou une attribution mal affectée selon les différentes activités. Dans la commune d’Aït-Smaïl, les 100 locaux ont été réduits à 53 à cause du manque d’espace. Bien qu’attribués depuis 2014, ils ne sont toujours pas opérationnels. La raison n’est pas leur lieu d’implantation, comme ailleurs, car, ils sont érigés à Tizouel, un endroit jouxtant le chemin de wilaya n° 06, et qui est un emplacement considéré comme très propice à toute activité commerciale ou artisanale, mais ils ne sont simplement pas branchés au réseau électrique ! La SDE et la DLEP, auxquelles incombe le devoir de les alimenter en électricité n’arrivent pas à accorder leurs violents pour mettre un terme à l’attente de bénéficiaires qui se sentent lésés à plus d’un titre. Le poste maçonné devant abriter l’équipement a été réceptionné depuis un bail, mais, à ce jour et selon des sources proches du dossier, la SDE refuse d’alimenter ces locaux en électricité vu que la DLEP n’a pas encore payé les équipements dont la somme ne peut excéder les 500 millions de centimes. En attendant ce branchement, les locataires sont obligés de patienter à contrecœur pour débuter leurs activités, mais ils se demandent qui devrait prendre en charge les différentes réparations puisque, à cause de leur non utilisation, les sanitaires et les différents appareillages (électricité plomberie, serrures,…) se détériorent chaque jour. Même le matériel acquis dans le cadre des différents financements Ansej, Cnac, Angem,… se dégrade et perd de sa valeur sans qu’il soit utilisé. Cette situation de non sens doit vite connaître son épilogue, car les bénéficiaires sont lassés d’être ballotés comme des moins que rien entre les différents services des différentes directions, normalement désignées par un même Etat pour mener des missions bien déterminées. En ce qui est du peu d’intérêt accordé à ces locaux, pourtant réalisés à coût de milliards que le simple citoyen paie aujourd’hui, il serait temps de revoir leur gestion, et pourquoi ne pas les louer par adjudication, ce qui fera des entrées considérables aux communes qui les abritent.
Saïd M.
