Un homme au volant d'un camion a foncé dans la foule sur La promenade des Anglais, jeudi soir après les feux d'artifices du 14 juillet. Au moins 84 personnes tuées, une cinquantaine d'autres sont “en urgence absolue”.
Jeudi soir, vers 23h, à bord d’un camion fou, un terroriste fonçait sur la foule, rassemblée le long de «La promenade des anglais» de Nice pour admirer le feu d’artifice du 14 juillet, qui venait de prendre fin. Il a fait plusieurs victimes, 84 selon les chiffres avancés par les médias français, jusqu’à hier en début d’après-midi. «Il a changé de trajet au moins une fois. Il a clairement cherché à faire un maximum de victimes», a détaillé à l’AFP une source policière. Des corps jonchaient le sol, souvent recouverts d’un simple drap. Des personnes en larmes restaient hébétées à côté d’eux, sur une chaussée couverte de sang. Des sources proches de l’enquête affirmaient, hier matin, que le conducteur du camion a tiré à plusieurs reprises avec un pistolet avant d’être abattu par la police. Selon nos informations, il était seul à bord du véhicule. Les enquêteurs devront déterminer s’il y a eu des complicités en amont. La section antiterroriste du parquet de Paris s’est saisie de l’enquête. Des armes factices – sauf une – ont été retrouvées à l’intérieur du véhicule. Il s’agirait d’une «grenade inopérante» et d’«armes longues factices». Des papiers d’identité au nom d’un Franco-Tunisien, Mohamed Lahouaiej Bouhlel, se trouvaient également à l’intérieur du camion. Selon les papiers d’identité l’homme était âgé de 31 ans et domicilié à Nice. Il était connu des services de polices pour de petits délits mais pas des renseignements. Selon le journaliste Christophe Cornevin qui cite une source policière, il a été condamné dans une affaire de violence en mars dernier. Une perquisition a eu lieu au domicile du suspect, du reste jamais fiché S. Le Président François Hollande a confirmé hier matin le caractère «terroriste» de l’attaque. «C’est toute la France qui est sous la menace du terrorisme islamiste» et «nous devons tout faire pour lutter contre le fléau du terrorisme», a insisté le chef de l’État, qui a assuré que la France allait «renforcer» son «action en Irak et en Syrie». «Rien ne nous fera céder dans notre volonté de lutter contre le terrorisme et nous allons encore renforcer nos actions en Syrie comme en Irak. Nous continuerons à frapper ceux qui justement nous attaquent sur notre propre sol, dans leurs repaires. Je l’ai annoncé hier matin (ndlr jeudi)», a indiqué le président depuis l’Élysée, où il avait présidé un conseil de sécurité défense avant de prendre l’avion pour Nice.
Un prêche unique et prière de l’absent dans les mosquées pour dénoncer le drame
Côté religieux, un prêche unique sera prononcé dans les mosquées de Nice « pour dénoncer l’abject et le drame », et une messe sera célébrée en la cathédrale Sainte-Réparate par l’évêque de Nice, a-t-on appris auprès du CRCM et de la Conférence des évêques de France. Le prêche unique sera prononcé dans les mosquées niçoises en arabe et en français et sera suivi d’une « prière de l’absent » en mémoire des victimes, a précisé à l’AFP Boubekeur Bekri, vice-président du conseil régional du culte musulman, qui dit s’être déplacé à Nice pour montrer « l’unité nationale face au terrorisme ». Une dizaine de familles musulmanes ont perdu un proche dans l’attentat qui a fait au moins 84 morts, selon Boubekeur Bekri. De son côté l’évêque de Nice, Mgr Marceau, célébrera à 18H30 une messe en la cathédrale Sainte-Réparate de Nice. Le bilan provisoire de cette attaque est très lourd : au moins 84 morts, 18 personnes en état d’urgence absolue et une cinquantaine de blessés légers. Des enfants figurent parmi les morts et les blessés.
Synthèse Sadek A. H