Les producteurs de la région et des centaines de visiteurs ont afflué ces derniers jours, vers la localité de « Laâlam », à 60 km à l’Est de Béjaïa, pour y célébrer, dans la bonhomie et la joie, la 2ème édition de la Fête de la prune, devenue le symbole de la région. Déclinée dans ses différentes variétés, notamment la mirabelle, la japonaise, la Santa-Rosa, et dans ses diverses couleurs, brune, blanche, bariolée, ou encore sous forme de confiture et marmelade, la prune a été au centre de toutes les curiosités et envies. Les étals recouverts, chacun y a trouvé matière à ravissement, d’autant que d’aucun considère que le fruit de la circonscription, au pied de la chaîne des montagnes des Babors, est le plus beau du pays, à cause de ses calibres, ses parfums typiques et la douceur et le dosage de ses sucres. «Il n’a pas son égal dans le pays», tranche Saad, péremptoire, démonstratif dans ses gestes, portant une prune blanche à son nez avant de la croquer goulûment. «C’est un délice du paradis», commentera-t-il, visiblement convaincu et fier du constat. Du reste, et pour convaincre, tous les exposants ont offert leurs corbeilles de fruits gracieusement aux visiteurs, les laissant soit en déguster à satiété soit tout bonnement en prendre chez eux. Alors qu’elle a connu un recul dans la décennie 90, la culture de la prune a repris de la vigueur de plus belle, imposant la localité quasiment comme le premier bassin prunier de la wilaya. Près de 1 400 quintaux ont été produits en 2015, sur un volume global wilayal de l’ordre de 14 000 quintaux, selon la direction des services agricoles, qui n’écarte pas la possibilité d’atteindre les 2 000 quintaux, à la fin de la campagne courante. «Il y a un engouement certain de la part des paysans, encouragés par les revenus que la culture leur génère. A 200 dinars le Kg pour la Santa-Rosa, la motivation est très forte», dira Aissat Abderahmane, cadre à la DSA, qui ne désespère pas de soumettre le fruit à une procédure de labellisation, encouragé il est vrai, par le processus analogue appliqué avec succès à la figue de Béni-Maouche. Pour y arriver, il faut seulement améliorer l’irrigation à point des vergers, l’eau étant abondante dans la région, a-t-il expliqué indiquant que «La DSA est disposée à accompagner les producteurs en amont, en leur assurant des formations techniques plus amples, des campagnes de sensibilisation ou de vulgarisation, notamment pour la prune séchée». Cette fête, organisée conjointement par l’association éco-touristique Assirem Gouraya, la conservation des forêts et la DSA, a été une bonne occasion pour initier un nombre de conférences, dédiées à l’amélioration de la qualité et des quantités produites, animées par les experts de l’ITAF (Institut de technologie Agricole) de Takerietz (Chemini). L’occasion également a donné lieu à une balade touristique à travers les vergers et les cours d’eaux de la région, organisée dans le but évident de lier l’agriculture au tourisme de sorte à exploiter dans un même élan toutes les potentialités et dynamiser l’activité économique générale.