Premier tour de manivelle, dimanche dernier

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Le premier tour de manivelle pour la réalisation d’un film-documentaire sur le village de Souama, sis à 35 km de la daïra de Mekla, a été donné dimanche passé. Pour l’occasion, les autorités locales, la presse et la population ont été invitées.

Souama, pour rappel, accueille cette année la 13ème édition du Festival Raconte-Arts qui aura lieu du 24 au 31 juillet. En effet, pour les premiers préparatifs, le réalisateur Yazid Arab et son équipe, dotée d’un matériel moderne, à savoir un drone (un petit engin télécommandé doté de caméras), une grue et un traveling, se sont installés depuis 8 heures du matin à la place du village Tahanouts. Le premier test a été effectué vers 10h30, en utilisant le drone qui a survolé le village de Souamaâ pour prendre des photos qui apparaissaient sur un écran. Une technologie et une vue aérienne du village qui a émerveillé l’assistance, a-t-on constaté sur place. «Pour le premier tour de manivelle, l’objectif est atteint. On a survolé le village, on a eu les trois plans de vue : perspective aérienne, frontale et le point de fuite», nous a déclaré le réalisateur Yazid Arab. «C’est pour la première fois que, pour la réalisation d’un film-documentaire sur un village kabyle, des moyens modernes sont utilisés», a-t-il précisé. Pour la réalisation de ce documentaire, le réalisateur a établi un synopsis réparti sur trois volets principaux, à savoir l’histoire, la tradition et la modernité. Il a commencé par un petit rappel historique sur le village de Souama. Il a parlé de la situation géographique et de l’histoire de ce village, érigé en centre municipal en 1945. De grands hommes et illustres personnages ont foulé la terre de ce village. Il a parlé aussi de Saïd Boulifa, l’anthropologue qui a déterré en 1910 la stèle de Souama qui remonte à l’époque de la civilisation berbère. Cette stèle est actuellement au musée national des antiquités et des arts islamiques d’Alger. Comme la femme a joué un rôle important dans la famille algérienne en général et au sein de la famille kabyle en particulier, le réalisateur et son équipe, pour rendre hommage à la femme de Souama, ont rendu visite, avant-hier, à deux vieilles femmes de la région. La première est Lala Adidou, une vieille de 92 ans qui habite au village, une vraie autochtone. Dans le temps, elle exerçait un métier ancestral en voie de disparition en Kabylie et à travers toute l’Algérie, qui est d’ailleurs connu communément dans la tradition kabyle par ‘lqavla’ «l’accoucheuse ou sage-femme». Alors que la deuxième est Na Farroudja, qui est une ancienne chanteuse d’un groupe de «thivougharine». À Souama, le pas est franchi entre la culture autochtone et la modernité ce mélange qui fait la particularité de ce village et c’est ce que veut, d’ailleurs, ressortir le réalisateur dans son film-documentaire. Un autre point sur lequel le réalisateur s’est focalisé dans son synopsis est le nombre important de fontaines existant dans ce village. Une richesse naturelle qu’il compte mettre en avant, en jetant la lumière sur les 14 sources d’eau naturelles du village, notamment «Taawint temgharth» (la fontaine de la veille femme), qui a été construite en 1881. Le film-documentaire parlera aussi de la zone industrielle de Souama, ce projet qui peine à se réaliser. Yazid Arab compte «humaniser» son film-documentaire. Il espère que son film sera à la hauteur des moyens et de la beauté de ce village.

Kamela Haddoum

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