Rabah Oufella, président du syndicat des artistes
«L’association culturelle Cheikh El Hasnaoui, en collaboration avec la direction de la culture et la Maison de la culture Mouloud Mammeri, organise un hommage au grand chanteur de la chanson Kabyle Cheikh El Hasnaoui. Pour nous, c’est un devoir d’être là présents, pour honorer l’homme et sa dimension artistique. Il n’est pas connu de la nouvelle génération et c’est dans ce sens que nous travaillons dans le but de faire la promotion de ce grand chanteur connu sous d’autres cieux et non dans son pays. Ce que nous regrettons. Il est à découvrir. Et chaque année, il devient populaire après sa mort ! Ses chansons sont immortelles !».
Saïd Imarazène, président de l’association culturelle Cheikh El Hasnaoui
«Quel que soit l’hommage qu’on pourrait rendre à Cheikh El Hasnoui, il ne pourra atteindre la grandeur de l’homme et de l’artiste qu’il était tant sur le plan humain que sur le plan artistique, ici en Algérie ou ailleurs. C’est aussi une autre occasion qui nous permettra de dépoussiérer son œuvre afin que la génération actuelle la connaisse et l’apprécie. La réhabilitation de la maison du Cheikh El Hasnaoui est une promesse du P/APC de Tizi-Ouzou qui s’est engagé personnellement à la faire aboutir. Cheikh El Hasnaoui est l’un des pionniers de l’art qui ont admirablement réussi à promouvoir la chanson kabyle. Il a chanté l’émigration et la femme. Il avait dit à ses amis d’enfance et de jeunesse : «Mes amis, si je quitte le village, c’est pour ne plus y revenir !» Ce qui s’est produit !»
Ouamar Mohamed, chargé de la communication de l’association
«Les causes de son exil comme il l’avait souhaité est lié à plusieurs facteurs, professionnels d’abord. Il voulait enregistrer ses chansons en France. Cheikh El Hasnaoui était un homme calme et solitaire. Il avait perdu sa mère à l’âge de six ans et son père quatre plus tard. Il avait à peine 15 ans mais était déjà mûr pour son âge. L’autre version est une histoire de femme «Fadhma» qu’il chantait d’ailleurs : «Ô bien-aimée / Des ennemis se sont interposés entre nous / C’est à cause de toi que j’ai quitté le village…/ L’autre chanson : Maison blanche, le chanteur chante l’émigration, l’exode massif des Algériens en 1945 vers la France qui avait autorisé ces départs pour reconstruire l’Europe détruite par la 2ème guerre mondiale. Il s’est installé à Nice puis à Saint-Pierre (Ile de la Réunion). Nous demandons aux autorités de prévoir des baptisations de lieux et d’édifices publics du nom du Cheikh El Hasnaoui et l’association interpelle l’Etat algérien pour entamer les démarches auprès des autorités françaises pour classer sa maison à Saint-Pierre, au patrimoine Franco-Algérien !».
Propos recueillis par A.T.