L’Algérie en net recul !

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L’Algérie accuse un retard considérable en ce qui concerne le domaine de la création d’entreprises, ce qui n’est guère le cas des pays voisins, notamment la Tunisie et le Maroc.

C’est ce qu’a expliqué l’économiste et professeur *universitaire, le Docteur Boukrif, lors d’une conférence intitulée «Formation éducation en entrepreneuriat» qu’il a animée, avant-hier, à l’auditorium du campus d’Amizour, devant un parterre d’étudiants.Une conférence donnée dans le cadre de la 2ème édition de l’université d’été des clubs scientifiques qui se terminera ce mercredi. Le conférencier, chiffres à l’appui, donnera comme preuve les derniers résultats de Doing business dans son bulletin de cette année. En matière de classement du monde des affaires, l’Algérie a chuté à la 163ème place, alors qu’en 2009 elle occupait la 145ème place, pas loin du Maroc qui était à la 143ème. Et pour mettre en exergue la bonne santé du domaine de la création d’entreprises au royaume chérifien, l’orateur a souligné cette performance nette : en l’espace de 7 ans, le pays voisin a grimpé à la 43ème place mondiale, alors que l’Algérie, en chassé-croisé creusa le fond pour atteindre la 163ème place. L’explication est toute simple dira l’économiste. «L’entrepreneuriat fait partie de la culture d’enseignement et d’éducation depuis le primaire jusqu’à l’université dans ces pays. L’Université algérienne doit donc passer à la formation des entrepreneurs au lieu de faire sortir des vagues de salariés. Et c’est par ce concept que ces pays du Maghreb ont pu faire un pas géant dans ce domaine de création d’entreprises, car devenir entrepreneur pour eux est une question d’enseignement et de formation», dira le conférencier qui ajoutera : «Nos voisins qui n’ont pas de ressources pétrolières ont compté sur les entreprises pour développer tous les domaines économiques et industriels, et leurs sociétés étaient préparées à ce challenge». Il expliquera encore que l’avenir des nations est dans les petites et moyennes entreprises. L’entreprise est à l’origine de la création des richesses et de la valeur ajoutée, estime cet expert économiste qui exhorte les pouvoirs publics à donner plus d’intérêt aux entrepreneurs et aux entreprises.

Outre la place à donner dans les programmes d’enseignement moyen et secondaire à l’entrepreneuriat, l’université est aujourd’hui appelée à s’orienter vers la formation des entrepreneurs, sachant qu’une brèche a déjà été ouverte l’université de Béjaïa qui a créé des maisons d’entreprises. Cela est une bonne chose, à condition de mettre les moyens nécessaires pour l’ancrage de l’entrepreneuriat dans l’enseignement supérieur. L’intervenant n’a pas omis de préciser que les encadreurs de ces maisons entrepreneuriat ont les mains vides actuellement pour pouvoir s’en occuper dans les normes. Par ailleurs, et rappelant de la conjoncture actuelle caractérisée par une crise économique découlant de la chute spectaculaire des prix des hydrocarbures, le docteur Boukrif estime que c’était le moment ou jamais de sortir de notre dépendance du pétrole et songer à investir dans d’autres domaines, comme la pèche, l’agriculture et l’industrie, en prenant en considération les spécificités de chaque région.

Nadir Touati

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