Souamaâ se met en H24

Partager

La 13e édition du Festival Raconte-Arts a été lancée, avant-hier, en fin de journée, à Souamaâ.

«Il était une fois le royaume de Koukou» est le thème de cette édition. Plus de 350 participants étaient attendus dont certains étaient déjà là dès samedi. Une ambiance festive et bon enfant a caractérisé cette première journée. La place principale du village fut investie par la population locale, les invités, les participants. La cérémonie d’ouverture a été entamée par une prise de parole de Sadji Meziane, président du comité du village hôte, qui a souhaité la bienvenue à tous les invités et a annoncé l’ouverture officielle de la Semaine culturelle. D’autres interventions ont suivi, notamment celle du maire de Souama, M. Boukhtouche. Puis ce furent Hnifa Hamouche et Nadia Mechri qui gratifièrent le public de beaux chants des Raconte-Arts. Denis Martinez, comme c’est la tradition depuis maintenant des années, a ensuite pris la parole pour inviter toute l’assistance à aller vers le point inaugural qui se trouvait à quelques mètres de la place centrale du village. À Thajmaath Oufella, Denis Martinez et Lla Adidou, une vieille autochtone du village qui exerçait autrefois le métier ancestral de ‘’lqivla’’ (accoucheuse traditionnelle), et qui s’est déplacée sur un fauteuil roulant pour pouvoir assister à l’événement, ont marqué le moment inaugural. Une grande émotion. L’accompagnement musical à la flûte a rendu l’instant encore plus magique. «Les youyous des nombreuses femmes présentes sur les lieux ont ajouté un charme particulier à ces instants émouvants», nous dira une racontariste constantinoise. Denis Martinez nous a confié que la participation de Lla Adidou était exceptionnelle et une «chance», vu son âge avancé. Ceux qui visitaient Souama pour la première fois, ont été invités à faire le tour du village, partant de Tajmaâth Ouffella, arrivant jusqu’à Thajmaath Bouada, en passant par les nombreuses ruelles du village. Le président du comité faisait la présentation des places phares du bourg. Les villageois, qui s’étaient mêlés aux invités, ne manquaient pas de donner des explications ou des informations à chaque étranger qui le demandait. Il est à noter qu’à Souama, chaque Tajmaâth est associée à une fontaine. Le moins qu’on puisse dire est que les invités de ce village ont été «éblouis» par sa beauté et par «l’hospitalité» de ses habitants. Sylvie, une conteuse française qui animera avec d’autres participants la nuit du conte, nous dira : «Je suis touchée par la générosité des villageois et leur hospitalité. L’accueil est chaleureux, c’est magnifique». Vers 20 heures, et dans chaque coin du village, les invités de Souama ont été conviés à un diner à la belle étoile. Et là encore, le partage était au rendez-vous. Au menu, un couscous aux légumes verts ou aux fèves, avec des œufs ou du lait caillé. La figue sèche, la galette et l’huile d’olive produite dans l’huilerie traditionnelle de la région étaient servies à volonté pour le plus grand plaisir des invités qui ont savouré les délices de la gastronomie locale. Vers 22h30, le film documentaire «Ahmed Oulkadi, un roi kabyle», a été projeté en présence du réalisateur Djamel Aït Iften. Il sera suivi du film «Le clandestin» de Benamar Bakhti. Les amoureux de l’art cinématographique n’ont bien sûr pas raté ces rendez-vous, à l’école primaire du village. Pour les autres, l’association Imekres de Ghardaia, qui milite pour le patrimoine et le folklore, et dans le cadre des spectacles de la rue, a animé une soirée Gheïta (musique folklorique de Ghardia). Du chant, de la danse et de la bonne humeur ont égayé tous les présents. Les sourires se dessinaient sur tous les visages. Le spectacle était magnifique. Celui-ci a duré une bonne partie de la nuit. Chaque recoin du village a eu droit à son animation.

Kamela Haddoum

Partager