Ces mariages célébrés avec excès !

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Ces dernières années, les fêtes de mariage, de manière générale, se font de plus en plus bruyamment ! Le bruit et la nuisance accompagnent, malheureusement, ces événements qui atteignent leur summum durant la saison estivale ! Tous les excès sont permis, prouvoquant des drames.

Pour la daïra de M’Chedallah, laquelle ne diffère pas du reste des daïras de la wilaya de Bouira, les mariages sont aussi célébrés avec boucan et vacarme, à telle enseigne que cela provoque des remous surtout entre voisins. Dans les rues du chef-lieu communal, ce sont plutôt les cortèges nuptiaux qui donnent du souci, étant donné que les « fêtards » zélés se permettent toutes les maladresses et les entorses au code de la route, mais aussi au civisme. En plus des klaxons stridents, certains d’entre eux ne se gênent pas de slalomer, le plus normalement au monde, en plein route. D’autres, par contre, marquent des haltes, souvent longues, pour…danser sous les airs des tambourinaires, et ce, en plein chaussée, en provoquant des embouteillages et des bouchons souvent monstres! N’en évoquant pas les excès de vitesse et les « courses-poursuites » des fêtards comme pour « galvaniser » l’ambiance! Sur les lieux de la fête, que ce soit dans les salles des fêtes ou dans les habitations, les organisateurs de mariages remettent ça, en laissant libre cours à une musique bruyante qui perce les tampons, souvent pour des très longues heures! Les Disc-jockey, une mode qui est apparue ces dernières années, mettent à fond les baffles des chansons, comportant souvent des paroles ‘’blessant’’ la pudeur. L’exaltation est telle que les noceurs ne se soucient guère de la gêne qu’ils provoquent, surtout durant la nuit, où les riverains, et même ceux qui habitent loin, se trouvent dans tous leurs états, eux qui ne cherchent qu’à passer une nuit tranquille pour aller au charbon le lendemain. Mais c’est compter sans la compréhension et le civisme des organisateurs des fêtes qui, pour rajouter une couche, procèdent impunément au lancement des feux d’artifice vers le ciel, dans des détonations assourdissantes, lesquelles font sursauter les âmes sensibles et choquer même les petits enfants et les malades! Les crépitements tonitruants des feux d’artifice, payés à raison de 800 da la « bombe », à des heures tardives de la nuit, renseigne, on ne peut plus clairement, sur l’incivisme des noceurs qui dérangent tout le monde dans leur fête!

À Ath Leqsar ça a déjà fait des dégâts…

Les feux d’artifices et les pétards sont devenus monnaie courante dans les fêtes de la région d’Ath Leqsar, où tout peut être «en vogue». En effet et depuis plus de deux ans, cela est devenu presque une coutume. À chaque fois qu’il s’agit d’une fête de mariage ou tout autre célébration festive, c’est le même topo. Si par le passé des coups de fusils de chasse sont parfois tirés pendant les fêtes de mariage en modération, par des adultes, la donne a changé aujourd’hui. En effet, pendant des jours, le temps que peut durer une quelconque cérémonie, les feux d’artifice sont devenus presque un rituel. Des pétards dont la déflagration se fait entendre à des kilomètres à la ronde, sont devenus une «façon» de fêter dans cette région ! Ce phénomène a été remarqué également juste après l’annonce des résultats du BAC. En effet, pendant les deux premiers jours qui avaient suivi l’annonce des résultats dudit examen, bien que les résultats de toute la région ne fussent pas fameux, ces détonations continuaient à se faire entendre des nuits durant, causant ainsi toute sorte de désagréments aux riverains. Avec l’argent des adultes, des enfants et adolescents se chargeaient «d’orchestrer» ce vacarme. «Quand, dans un village, deux fêtes ou plus s’organisent simultanément, le mieux c’est de faire ses bagages, partir pour ne rentrer qu’une fois la paix s’y réinstalle! Franchement, ces fracas de pétards qui donnent plutôt une ambiance d’un front de guerre s’ajoutant à des disc-jockeys avec des baffles assourdissants font un bruit insupportable. Le pire, ici dans notre région, les plus banales choses sont reprises par tous, c’est devenu malheureusement une tradition !», nous dira Slimane, habitant du village de Boumnazel. Selon notre interlocuteur, beaucoup d’accidents ont été enregistrés, en raison de ces feux d’artifice très dangereux, qui causent souvent des blessures graves. De l’aveu de certains habitants, il est rare qu’une fête se termine sans dégâts! Si ce n’est pas une balle perdue, c’est un véhicule, ou plusieurs, du cortège qui fait un accident. Dans seulement les cinq dernières années, le nombre de décès dans de telles circonstances frôle la dizaine.

Y. S. et L. M.

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