Les sinistrés d’Aït-Khelifa dans le désarroi

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Suite aux intempéries de février 2012, d’énormes glissements de terrains avaient été enregistrés aux quatre coins de la wilaya de Béjaïa.

Plusieurs familles de la localité d’Aït-Khelifa, qui avaient vu leurs maisons s’écrouler partiellement, ont été relogées dans le camp de vacances «Médifil», non loin du chef-lieu de la commune de Melbou. Leurs demeures furent déclarées inhabitables par les différentes commissions qui se sont rendues sur place pour constater l’ampleur des dégâts. Si pour beaucoup des gens être dans un camp de vacances au bord de la mer rime avec plaisir et détente, c’est loin d’être réellement le cas pour ces familles qui souffrent le calvaire depuis plus de quatre ans, dans l’indifférence générale. Récemment, nous nous sommes rendus sur place, à l’occasion d’une visite de courtoisie et de solidarité initiée par l’association Awal isawal de Melbou dont le but était de sensibiliser les différentes autorités de la daïra de Souk-El-Tenine sur le sort de ces sinistrés. Les baraquements de fortune qui abritent les huit familles, une quarantaine de personnes, sont tout simplement invivables. En été le soleil, l’humidité et la chaleur dégagée par les coins-cuisines rendent l’air irrespirable. A proximité d’autres camps de vacances, le calme devient une denrée rare, de nuit comme de jour. En hiver, avec les inondations, la boue et les infiltrations d’eau qui suintent des toits délabrés, le climat se dégrade et devient glaciale. Les toilettes communes sont tout le temps obstruées, ce qui favorise le pullulement d’insectes et une puanteur intenable. Plusieurs membres de ces familles sont d’ailleurs tombés malades. Les cas de rhumatismes, de bronchites et même de gangrènes se sont multipliés. Une veuve, vivant parmi les sinistrés, est elle atteinte d’un cancer, elle a déjà subi l’ablation d’un poumon. Certains disent que l’inhalation de fibres d’amiante qui se dégagent des toits délabrée serait la cause de sa tumeur. Même si l’on dit qu’il faut une très longue exposition à l’amiante pour risquer d’avoir un cancer, on n’exclut pas l’apparition de la maladie dans des délais plus courts.

D’autres soucis majeurs empoisonnent le quotidien de ces familles sinistrées. Coupures d’électricité manque d’eau potable et insécurité rendent leur vie insupportable. Actuellement, l’APC de Melbou alimente ces familles avec des citernes. «Pour boire et préparer nos repas, nous devons acheter de l’eau !», nous dit l’un des sinistrés. Il ajoutera : «La clôture qui entourait le camp est endommagée à plusieurs endroits, ce qui nous plonge dans une anxiété constante. Nous avons peur pour nos femmes et nos enfants». Vivant dans ces conditions lamentables depuis plus de quatre ans, ces familles n’ont pourtant reçu aucune promesse officielle de relogement. On leur dit juste de patienter. Elles n’ont que les prières comme recours, espérant que Dieu les exauce.

Saïd M.

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