Avec la création d’une régie communale des eaux en 2003, la commune de Kendira a atteint aujourd’hui deux de ses objectifs qui pourraient lui ouvrir un chemin vers de nouvelles perspectives dans le domaine de l’exploitation de ce liquide précieux. Ces deux objectifs sont : économiser l’eau par une consommation rationnelle et apporter un plus à la caisse de la commune, il faudra les maintenir et les optimiser. Une recette de plus de 100 millions de centimes que la régie a fait rentrer en 2005 et une prise de conscience chez le consommateur, commence à se ressentir sur le terrain. Cette nouvelle approche pour améliorer le réseau communal AEP n’est qu’un balbutiement, car, en dépit des richesses appréciables que récèle la région en matière de nappes phréatique, les normes universelles de consommation d’eau qui sont de 150 l par habitant et par jour sont loin d’être atteintes. La commune n’assure qu’un débit journalier de 50 l/habitant sur un rythme de un jour sur deux. “La modernisation du réseau communal est l’une des priorités de l’APC”, nous fait savoir le premier responsable de la commune, M. Takabait Omar. “Une nouvelle interface de valorisation hydrique qui consiste à vulgariser tous les maillons de la chaîne AEP, afin d’assurer au citoyen une distribution régulière suffisante et équitable”, ajoute le maire. C’est un triple modèle d’opérations sur le réseau qui est visé : Primo : la commune est sur un projet de rénovation et de remplacement des conduites métalliques, sujettes à des fuites et des coupures fréquentes. Le système connu sous le nom de PDHD en voie de réalisation est d’un grand intérêt : il assure une haute pression et des caractéristiques anticorrosives et une durabilité accrue.Secundo : le renforcement du réseau des châteaux d’eau afin d’augmenter la capacité de stockage et une distribution équitable entre les villages. Aux 7 châteaux déjà existants, on envisage d’ajouter deux autres à El Mardj et Inzathen afin d’atteindre le nombre de 9 pour les 14 villages de la commune.Tertio : l’APC envisage d’aller vers d’autres sources non exploitées, trois sources situées à l’est du chef-lieu ont été déjà récupérées chez un particulier par expropriation. Elles serviront à alimenter d’abord les riverains puis à renforcer le réseau principal communal. Deux autres sources, Tala N’tagma à El Bir et Tala Ntezgui à Tizi Tindjit feront aussi l’objet d’exploitation locale par la mise en place de stations de reprise pour ramener l’eau en ascendant vers les châteaux. Il faut dire que tous ces efforts déployés par les responsables locaux n’est qu’un renvoi de l’ascenseur à une population qui s’est resignée à payer sa consommation d’eau, même si elle a subi longtemps une pénurie et une soif dans une commune érigée sur un océan d’eau.
Nadir Touati
